lundi 27 mai 2013

Un conseil de ma concierge au directeur du Palais des festivals de Cannes ! (Art.148)


Ra7it el sakra wou éjit el fekra. Avant que je n’oublie quand même ! Je n’ai jamais compris cet engouement pour suivre cette agitation nombriliste de stars à Cannes au mois de mai, chaher el Aadra, dakhil esma. Jamais au grand jamais ! 130 000 touristes, composés de badaudes et de badauds, sans compter les canidés qui les accompagnent ; 4 000 journalistes, couvrant l’actualité artistique plutôt que balistique ; 4 000 agents de sécurité, les célèbres gorilles ; 500 policiers, qui font bronzette sur la Croisette ; 26 millions $ de budget, la moitié provenant de fonds publics svp ; 260 millions $ de retombées économiques, et BB trouve encore à redire ; 155 000 $ la journée avec un Yacht de 80 m, soit près de 1,8 $ la seconde de téfchikh ; 49 000 $ la suite royale au Majestic, pour deux personnes et pour une semaine, ce qui fait que même avec un sommeil de koala de 22h/j, pour profiter au maximum du séjour de prestige dans l’hôtel, l’heure dans les bras de Morphée reviendra à 319 $ ; 8 000 $ la journée en Limousine, sans avoir la possibilité de frimer en ouvrant la fenêtre, sinon Zéphyr vous fera passer pour un con ; 6 500 $ pour qu’un quidam puisse monter les 24 marches, soit 271 $ pour grimper de 17 cm au-dessus du niveau de la Méditerranée, une option parfaitement à la portée de minn 3a2lo zghir ; 1 700 $ la nuit au Carlton, où 15 kg de l’infecte caviar vous attendent ; et tout ça pour apercevoir furtivement un défilé de stars en tenues bizarres, plus ridicules les unes que les autres, alors qu’elles sont pour la plupart sublimes dans la vie de tous les jours. Une situation qui n’est pas sans me rappeler les mariages libanais ! Lah ya 3ammé ma téfta7lé halla2 bwéb msakra, on en parlera une autre fois. Donc, toute cette agitation nombriliste relève d’un grand mystère pour moi. Eh oui, il n’y a pas que les voies du Seigneur qui sont impénétrables. La connerie l’est tout autant. J’ai beau me répéter tous les ans, qu’il faut de tout pour faire un monde, eh bien, ça ne passe pas. Khalas, msakkar rassé 3al festival de Cannes kello sawa.

Toujours est-il, si j’ai décidé de vous en parler aujourd’hui c’est parce que figurez-vous mes cher(e)s ami(e)s que pour le bien-être, que dis-je pour le bien-paraître de ces nombrilistes en herbe, les organisateurs de ce festival n’ont pas trouvé de plus niais que... Avertissement : je vous prie de poser votre fessier carrément sur le sol car c’est si choquant que vous pourriez faire un malaise vagal ! Tenez, prenez même  un sucre d’orge à titre préventif. ...Donc ces organisateurs n’ont pas trouvé de plus niais que de changer le tapis, oui, oui, c’est ce que vous voyez à la télé d’habitude, accrochez-vous, donc je répète, ces organisateurs n’ont pas trouvé de plus niais que de changer le tapis rouge TROIS fois par jour ! Wlé maa2oul ! Satlané bala 7oudoud, conneries sans frontières ! Difficile de faire plus con, même avec un don inné. Tlét marrat bel yom ! Three times a day ! Tre volte al giorno ! Tatu kwa siku ! La dernière est en swahili. Mais putain, je rêve.

Christophe Arnould, le directeur des opérations du Palais des festivals de Cannes, justifie cette pratique stupide par « la nécessité d'offrir un tapis neuf pour chaque équipe de film qui monte les marches » ! Ya ho, ya 3alam, ya bachar, que quelqu’un dise à ce Monsieur que déjà son festival en lui-même... Ok, je radote. Zappons alors.

Wlak darouré yé7otto mokette aslann ! 250 000 m² de « moquette rouge » partent à la poubelle, auxquels il faut rajouter les 10 000 m² de « tapis écarlate » pour que ces êtres de paillettes s’exposent aux yeux médusés du public ! Najina ya Rab, Allah wou akbar ! Il faudrait quand même que quelqu’un explique à ce directeur que « dérouler le tapis rouge » est une expression française et qu’il ne faut pas la prendre à lettre. En tout cas, plus de nos jours. Aujourd’hui, elle est caduque. Ce bling-bling est grotesque et insupportable. Rien ne peut justifier de se débarrasser de kilomètres de tapis et de moquettes, qui finissaient il n'y a pas si longtemps que ça à la décharge de la Glacière à Villeneuve-Loubet, près de Cannes, comme on peut le voir dans cet extrait de « Super Trash » de Martin Esposito, qui sortira sur les écrans le 9 octobre 2013, un documentaire sur une enquête de deux ans dans une décharge à ciel ouvert au sud de la France (aujourd'hui fermée). Et même si la direction du Festival a fini par envoyer son tapis et sa moquette usés chez le fabricant italien pour assurer son recyclage et faire bonne figure, il faut qu’elle sache que la meilleure attitude écologique ce n’est pas de recycler ce que l’on a consommé mais de consommer moins, de consommer juste, de consommer intelligemment !

3a kel 7al, au Festival de Cannes baddoun mokette, falyakoun ! Mais bordel, ils ne sont pas obligés de changer le tapis trois fois par jour ! Une fois par jour est largement suffisante, comme le réclame l'association Greenpride. Et puis, que quelqu’un dise à M. Arnould quand même que l’Homo sapiens a eu bien le temps de réfléchir sur la question au cours de ces milliers d'années. Il a déjà inventé le balai à tapis en 1860 ! Et ce n'est pas tout. Des systèmes de soufflet qui aspirent la poussière via un tuyau flexible et amovible auquel plusieurs embouts peuvent être attachés, ce qu'on appelle communément "aspirateurs", existent depuis 1905 ! Wlak, aujourd’hui on trouve même des shampouineuses pour nettoyer les saloperies de tapis et de moquettes. Et s’il ne veut pas investir son argent dans de tels achats, par souci de gaspillage car cette agitation nombriliste ne dure qu’une dizaine de jours par an, il peut les louer ! Wallah el3azim, il peut les louer chez Kiloutou !

Ba3dén, je viens d’en parler avec ma concierge, elle est outrée par ce qui se passe à Cannes. Elle n’en revient pas. Elle m’a dit, « wlak ya BB, s’il veut absolument garder son tapis propre, il y a plus simple, plus économique et plus écologique. » Interloqué, je lui demande, « mais comment ? ». « Mais bon Dieu, il n’a qu’à installer un tapis-brosse avant les premières marches et les stars s'essuieront les pieds avant de monter comme tout le monde ! Tu penses bien, même si je t'aime beaucoup, je ne vais pas changer le tapis d'escalier tous les jours après ton passage ! » Voilà donc la sagesse de ma concierge, wou 2émit kholsit ! Et si tu es superstitieux mon cher Christophe et tu tiens à ton chiffre « trois », un tapis-brosse coute TROIS fois rien. Elle me l’a confirmé, c’est maxi 15 $, séda, et 30 $, chi mfazlak, ou personnalisé avec des clins d’œil du genre « Welcome à Cannes », « Tout sauf Lars Von Trier, Gus Van Sant et Jean-Luc Godard » ou « Le Festival de Cannes ne casse pas trois pattes à un canard ».

Wa ya7okkou lel kateb ma la ya7okkou lighaïrihi.
Wa ektada el tawdi7.
Wa assalamou 3alaykoum wa ra7matou Allah wou barakatouh !


Nota Bene
Cannes: pas de gâchis pour un tapis! #Cannes2013 #TapisRouge
Pétition mise en ligne par Greenpride pour demander aux responsables du Palais des Festivals de Cannes de réduire leur consommation de "tapis rouge" : un seul tapis par jour pendant tout le festival. Ce n'est pas la mer à boire quand même et aucune star ne se sentira offusquée, a priori !

dimanche 12 mai 2013

Affaire Anthony Touma : la violation de la souveraineté libanaise par Jenifer (Art.142)


On dit qu’il a une voix exceptionnelle. C’est de l’avis même de Pascal Nègre, le manitou d’Universal. Désolé, je n’ai pas encore eu l’occasion de l’écouter. Pas par manque de temps ou d'intérêt, mais parce que 3éndé khaslé, kasra, ta3jé, cha7ta, sammouwa métél ma badkoun, je regarde souvent la télé en mode « mute »! Ce n'est pas gentil, hein? C'est mon côté « sadique » diront les psychanalystes. Lol, du bout des lèvres. Bass bi ma énno min mbéri7 2éiymé el dényé wou 2é3dé 3al facebook, et étant donné que même le Président de la République libanaise, commandant en chef des forces armées, s’en est mêlé, et que The Voice devient une affaire d’Etat, alors je me joins 3al 3emyéné aux protestataires-contestataires-conquistadors. 3aléhom, à l'attaque !

Il avait pourtant choisi de rejoindre son équipe. Elle l’a repêché une fois -mais ça, les Libanais l'avaient oublié lors d'un tri amnésique très intéressé- avant de le sacrifier hier, sur l’autel d’Olympe, un autre candidat qui, dit-on, n'est pas moins talentueux que lui. Wallah el Azim, Jenifer est une A7bé, classe triple A ! Chlekké à ses heures perdues et même charmouta sur les bords. Mni7 heik, ça va comme ça ? Elle n’est qu’une médiocre poule d’élevage de la Star Academy n°1, la toute première de la série qui a commencé en 2002, une idée affligeante des maisons de disque, pour faire du fric à la vitesse du son, adoptée par celui qui voulait « rendre le cerveau des téléspectateurs disponible pour Coca-Cola », et faire du fric à la vitesse du con. Wallah, la vérité si je mens, vrai de vrai, texto. Wlak, Patrick Lelay, magheiro, l’ex-PDG de TF1. Hélas, c’est une autre histoire, je vous la raconterai un jour. Tawloulé bélkoun.

Oui, c’est une pétasse de traitre,  wou7dé khéiné, yé3né youdass bé7ad zéto, l'incarnation de Judas l'Iscariote himself. Mni7 heik, ça va toujours comme vous voulez ? Wlak, même sa statue en cire au musée Grévin l’a renié après le coup bas qu’elle aurait porté à notre Anthony Touma national. Au passage, on raconte ce matin dans les rues et sur les terrasses de Paris, que la direction du musée parisien regrette d’avoir intégré Jenifer dans ses collections, depuis que les visiteurs demandent le remboursement de leurs billets car la statue de la chanteuse n’a plus rien à voir avec le modèle original ! Dame Jenifer en chair et en os, se travaille aussi bien que la cire, un bistouri suffit. Elle préparerait actuellement un lifting de sa moelle, sa thyroïde et de ses deux ovaires, tout le reste étant déjà fait. Chou, kello 3a zawé2koun, Mesdames, Messieurs, tout va bien ? Je n'y vais pas de main morte, quand même ! Comment vous sentez-vous maintenant ? Mieux, n'est-ce pas ? Badkoun toussa ba3ed chouwayé ? Alors, j’en remets encore une couche ?

Tayeb,
si tout cela ne suffit pas à vous consoler, à adoucir votre douleur et votre rage, je m’engage à créer une poupée vaudou à l’effigie de Jenifer, et à la distribuer gratuitement à tous les foyers libanais, toutes communautés réunies et toutes tendances politiques confondues, aux 128 députés de la nation même, et ceci dès mercredi à l’occasion du possible vote d’une nouvelle loi électorale, pour que chaque Libanais et son représentant où qu'ils soient, puissent se venger quand ils veulent et autant qu’ils le souhaitent sur celle qui symbolise aujourd’hui la source même de tous nos maux. Ouf, maintenant que l’honneur est sauf et que la souveraineté nationale est de nouveau entre les mains du peuple libanais, au fait, bel nésbé la boukra chou, qu’est-ce qu’on fait demain ?

Nota Bene : On peut être déçu par l'élimination d'un compatriote talentueux, mais de là, à en faire une affaire d'Etat, il y a tout de même de la marge! Et encore, je peux comprendre la déception sincère d'un grand nombre de Libanais. Par contre, je ne comprends pas ceux qui crient à l'injustice et s’engouffrent dans les méandres de la haine et de la médisance. Désolé, la marge précédente devient dans ce cas, un abîme. "Elle l'aurait fait parce qu'elle était juive, parce qu'il n'a pas cédé à ses avances ou parce que c'était une salope", sont des propos qui ne sont pas sains. J'espère que personne, Jenifer en tête, les déçus sincères et les conquistadors, ne prendront tout cela bien au sérieux. Ce n'est qu'un essai satirique d'un écrivain sarcastique, sans arrière-pensée et sans lendemain, pour dénoncer la dérive des réactions de quelques uns à une affaire banale de choix personnel. Cela ne m'a pas empêché d'égratigner au passage ceux qui recourent à outrance à la chirurgie esthétique et la politique apothico-culturelle des maisons de disque et des chaines de télévision.

samedi 11 mai 2013

Une autoroute en plein coeur d’Achrafieh : le dernier délire de la municipalité de Beyrouth (Art.141)


Alors qu’elle n’est même pas fichue d’ouvrir le plus grand espace vert de Beyrouth, le Bois des Pins, aux résidents libanais -une ouverture qui était censée avoir lieu il y a plus de 11 ans  selon le contrat qui la lie à la région Ile-de-France!- voilà le dernier délire de l’équipe municipale de Bilal Hamad. Un projet d’autoroute de 1,3 km sorti des cartons poussiéreux des archives des années 50 en plein cœur d’Achrafieh ! Il devrait relier l’avenue Charles Helou (zone du port) à l’autoroute de Hazmieh (route de Damas) à hauteur de Mar Mitr. Le projet de l’autoroute Fouad Boutros pose plusieurs problèmes majeurs que tout Libanais devrait connaître car il illustre merveilleusement bien le tiers-mondisme de certains esprits de nos chers administrateurs.  

1. Ce projet d’autoroute est une atteinte au patrimoine, à l’identité et à l’âme de Beyrouth. Rachid Achkar, le chargé du Comité de transport au Conseil municipal de Beyrouth, plein d’enthousiasme précise à propos de ce projet : « Nous avons une vision à long terme de la ville. Ce projet appartient à une vision globale des infrastructures routières, ça serait dommage de la désavouer.»  Et pourtant, il devrait savoir que passer une voie rapide entre des bâtiments datant de l’époque ottomane, c’est tuer l’âme de Beyrouth. En effet, le tracé actuel détruira une partie d’Achrafieh, en mutilant gravement des quartiers situés dans la zone La Sagesse-Mar Makhail-Gemmayzé. Il menacera selon l’association Save Beirut Heritage, une soixantaine de constructions anciennes dont la moitié d’habitations traditionnelles, incluant les fameuses demeures aux trois arcs qui font tout le charme de notre capitale. M. Achkar reconnait pourtant que le projet municipal est une atteinte au patrimoine : « Le pont sur la rue d’Arménie est l’élément qui me chagrine le plus, notamment parce que nous devrons détruire de très belles demeures. » Mais, cela ne l’empêche pas de dormir ! Décidément, ils n’ont rien compris. C’est à se demander si le Conseil municipal de notre capitale se donne la peine ne serait-ce que de lire les signalisations installées à Gemmayzé par exemple : « 7aïy zou tabé3 tourassé », quartier à caractère traditionnel ! Et quand on coince Rachid Achkar, il avoue sans gêne : « On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Le projet créera un nouveau flux et pénalisera certes l’entrée d’Achrafieh. » Wlak tfeh, comme diraient traditionnellement les Libanais écœurés par tant d’absurdités.

2. Il s’agit d’une atteinte au cadre de vie des Achrafiotes. La municipalité de Beyrouth prétend qu’une grande partie de l’autoroute sera enterrée. Faux, rétorquent les activistes. D’après les plans seulement 300 m le seront ! Passer des voitures qui roulent à 70 km/h à 10 m du sol et à quelques mètres des appartements des riverains, c’est condamner tous les immeubles qui bordent cette voie rapide, même ceux situés dans la 2e, 3e ou 4e rangée ! Franchement, c’est à se demander sérieusement si ce n’est pas aussi un des buts cachés du projet, expulser la classe libanaise moyenne en dehors de Beyrouth intramuros afin de préparer le terrain pour racheter les immeubles anciens, les démolir, et construire à leur place des tours laides destinées aux richards et aux snobinards Arabes et Libanais ! Et quoi espérer de plus de « Monsieur circulation » de la municipalité qui constate avec fatalisme : « Il n’y a pas de mystère. Il y a des voitures et il faut qu’elles circulent. » La municipalité de Beyrouth comprend tout de travers. Elle est sans doute l’une des rares municipalités au monde qui encore en 2013 détruit des habitations traditionnelles, des îlots de verdure, pour faire de la voiture, sa petite reine et garde le plus grand espace vert de la capitale fermé au public ! Je vous ai prévenu, le tiers-mondisme des esprits, c’est une école de pensée dans nos contrées.

3. Il s’agit d’un gaspillage flagrant de l’argent public. L’autoroute Fouad Boutros à Achrafieh est financée par la municipalité de Beyrouth. On parle quand même d'au moins 60 millions de dollars ! Smala fi ba7bou7a hal iyém grâce aux honnêtes citoyens de la ville, qui payent gentiment leurs taxes municipales depuis des années, sans trop râler et sans trop exiger en retour. Il sera exécuté par le Conseil du Développement et de la Reconstruction. De l’avis de tous, il existe des alternatives moins couteuses et plus respectueuses de l’environnement, de l’homme et de la nature, que le projet actuel. C’est un gaspillage flagrant de l’argent public, puisque les nouveaux locataires de la municipalité de Beyrouth font en sorte comme si de 1959 à 2013 -je vous rappelle que le projet date des années 50 !- aucune infrastructure n’a été réalisé dans Beyrouth, l’avenue Emile Lahoud qui relie le littoral à Hazmieh n’étant qu’un exemple parmi d’autres! Aucune étude préalable n’a été menée récemment par la municipalité de Beyrouth pour évaluer sérieusement l’utilité de l’autoroute en 2013 quant à son influence sur le trafic et les embouteillages dans Achrafieh, sur le cadre de vie des habitants des quartiers concernés et sur l’environnement. Ne me demandez pas pourquoi mais le brassage de l’argent public me rappelle étrangement le brassage de la bière, il y a toujours une partie du liquide qui s’évapore ! Mais voyons, ce n'est pas par hasard qu’on parle d’argent liquide.

4. Il ne résout pas le cauchemar des embouteillages des Libanais. Et ceci pour la simple raison, qu'il ne s’attaque pas aux sources  du problème des embouteillages au Liban : trop de voitures, peu de transport en commun, centralisation des activités dans la capitale et des voies de communication inextensibles ! On a une, deux, quatre ou cinq voitures par foyer. Les transports en commun au Liban sont une mascarade. Tout passe par Beyrouth. Les rues de la capitale sont exiguës et les voies qui y mènent sont inextensibles. Ce projet ne s’attaque à aucun de ces quatre paramètres. La nouvelle autoroute ne fera qu’accentuer les embouteillages sur les autres axes d’Achrafieh, notamment du côté de Saydé et du côté d’Alfred Naccache. Yé3né bel mchabra7, avant, on avait des difficultés pour circuler et du bruit, avec le projet municipal les Achrafiotes auront plus d’embouteillages et beaucoup de nuisance. Génial. Merci la municipalité de Beyrouth.

Désespérant ce pays ! Quand vont-ils comprendre dans cette ville que ce dont les Libanais ont le plus besoin actuellement ce ne sont pas plus de voitures, plus d'autoroutes, plus d'immeubles modernes laids, plus d’activités abrutissantes en tous genres, et plus de projets montés en dépit du bon sens, mais moins de voitures, moins de klaxons, moins d’interminables chantiers, moins de poussière, moins de moteurs, wlak moins de nuisance et de pollution qu’elles soient olfactive, auditive ou visuelle !

Que les députés de Beyrouth et les membres du Conseil municipal de la capitale sachent que certains résidents de la ville s’en foutent royalement de ce projet. Avant de balancer  60 millions de dollars par les fenêtres, sur un projet qui ne va pas résoudre le problème de fond du trafic autoroutier à Beyrouth:

1. Nous demandons d’abandonner l’idée de faire passer l’autoroute Fouad Boutros à Achrafieh dans les chambres à coucher des riverains, un projet couteux, inefficace et nuisible pour les Achrafiotes. Il est encore temps, même si les travaux sont prévus à la fin de l’année 2013, sur près de 3 ans.

2. Nous réclamons de stopper immédiatement la destruction des immeubles de taille humaine de Beyrouth, 2 à 6 étages, pour les remplacer par des tours inhumaines de 10, 20 ou 50 étages, qui ramènent dans la ville, encore plus de trafic, alors que les rues de la capitale ne sont pas extensibles, et qui jettent en dehors de Beyrouth la classe libanaise moyenne ! Tenez, au passage, j’aimerai savoir qui sont ces imbéciles qui ont autorisé à construire une laideur de 50 étages comme Sama Beirut, binéyé mad7ouché, c’est vraiment le cas de le dire, entre l’avenue de l’Indépendance et la rue Abed el-Wahab el-Inghlizé, dont l’entrée et la sortie, tenez-vous bien, se font par une route à deux voies, une pour l'aller, une pour le retour ! Allah yér7am trabak ya Alphonse Allais, qui disait « quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites », surtout les bornes de la connerie. Chers administrateurs, sachez que nous aimerions voir dans notre ville plus d’habitations traditionnelles aux trois arcs plutôt que de hautes tours modernes, plus de persiennes en bois bleues plutôt que de fenêtres en aluminium marron et plus de beauté que de laideur. Un peu de bons sens tout de même ! Il faut renvoyer les promoteurs de tours, à Dbaiyé par exemple, sur La Marina, une zone qui se situe déjà sur un axe autoroutier, au lieu de les ramener dans les ruelles et les impasses de la capitale.

3. Nous souhaitons plus de transports en commun, autres que ces bus de misère à « 500 LL » où aucune fille ou femme normalement constituée n’ose s’aventurer si elle n’est pas contrainte, forcée et accompagnée.

4. Nous voulons plus de taxis dignes de ce nom ! Il faudrait quand même envisager un jour, avant l’an de grâce 2345, de réglementer et d'homogénéiser les taxis de Beyrouth et surtout de fixer un certain « standard », esthétique et mécanique, qu’on retrouve dans la plupart des capitales de ce monde. Imposer une couleur, jaune, orange, rouge, bleu, qu’importe mais une couleur unique obligatoire et reconnaissable à distance, ça éviterait les désagréables et incessants coups de klaxon. Rendre le compteur obligatoire aussi. Et puisqu’on y est, mettre des bus de qualité entre l’aéroport de Beyrouth et le centre-ville, wlak au moins pour ne pas apparaitre ridicules devant les Istanbuliotes !

5. Nous espérons voir construire plus de parkings abordables en périphérie de Beyrouth, où les gens pourraient laisser leurs voitures pour la journée pour une modique somme, afin de se rendre à leurs destinations intramuros en bus ou en taxi.

6. Nous exigeons l’ouverture immédiate du Bois des Pins aux résidents libanais, avec 11 ans de retard, mais son ouverture quand même !

7. Nous rêvons de plus d’arbres dans les jardins existants et sur les trottoirs. Etant donné le prix du mètre carré, nous n’espérons plus, ni de nouveau parcs, ni de nouveaux jardins, ni même de nouveaux squares, mais le reboisement massif des jardins et des squares existants et surtout de toutes les rues de Beyrouth. « Des arbres dans toutes les rue de Beyrouth : Yes we can ! » est un projet peu couteux et réalisable qui bouleversera la vie des Beyrouthins.

8. Enfin, et c’est sans doute le point qui me tient le plus à cœur, nous demandons fermement à la municipalité de Beyrouth d’arrêter la transformation des magnifiques ficus de Beyrouth en de snobinards et de ridicules arbres d’ornement, taillés en boule ou en cube, dans une ville poussiéreuse et polluée, où il ne pleut pas une goutte d’eau la moitié de l’année, où il fait plus de 30° six mois durant et où les Beyrouthins ne disposent que de 0,1 million m² de verdure, alors que les Parisiens en ont 24 millions m² et les Berlinois 64 millions m² !

Voilà une partie de nos aspirations. Sachez, chers administrateurs de Beyrouth, que nous les considérons comme des thèmes électoraux. Nous vous jugerons aux prochaines élections, législatives de 2013 et municipales de 2016, sur ces points précisément. Vous en faites ce que vous voulez. A bon entendeur, salut !


Références


Un parking en plein cœur d'un jardin d'Achrafieh : le dernier délire (bis) de la municipalité de Beyrouth (Art.152) par Bakhos Baalbaki

Fête de la musique au jardin de Geitawi le vendredi 21 juin, et pourquoi pas ? (Art.153) par Bakhos Baalbaki

Deux tiers du sous-sol du jardin de Geitawi sera bétonné (Art.155) par Bakhos Baalbaki


Pétition en ligne contre le projet de l'autoroute d'Achrafieh


Mise à jour (1er mars 2014)

On s'active du côté de la municipalité de Beyrouth pour l'autoroute Fouad Boutros à Achrafieh ! BB's BLOGs