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1. Ce projet
d’autoroute est une atteinte au patrimoine, à l’identité et à l’âme de Beyrouth. Rachid Achkar, le
chargé du Comité de transport au Conseil municipal de Beyrouth, plein d’enthousiasme
précise à propos de ce projet : « Nous
avons une vision à long terme de la ville. Ce projet appartient à une
vision globale des infrastructures routières, ça serait dommage de la désavouer.»
Et pourtant, il devrait savoir que passer
une voie rapide entre des bâtiments datant de l’époque ottomane, c’est tuer
l’âme de Beyrouth. En effet, le tracé actuel détruira une partie d’Achrafieh, en
mutilant gravement des quartiers situés dans la zone La Sagesse-Mar Makhail-Gemmayzé.
Il menacera selon l’association Save Beirut Heritage, une soixantaine de
constructions anciennes dont la moitié d’habitations traditionnelles, incluant les
fameuses demeures aux trois arcs qui font tout le charme de notre capitale.
M. Achkar reconnait pourtant que le projet municipal est une atteinte au
patrimoine : « Le pont sur la
rue d’Arménie est l’élément qui me chagrine le plus, notamment parce que nous
devrons détruire de très belles demeures. » Mais, cela ne l’empêche
pas de dormir ! Décidément, ils n’ont rien compris. C’est à se demander
si le Conseil municipal de notre capitale se donne la peine ne serait-ce que de
lire les signalisations installées à Gemmayzé par exemple : « 7aïy zou tabé3 tourassé »,
quartier à caractère traditionnel ! Et quand on coince Rachid Achkar, il
avoue sans gêne : « On ne fait
pas d’omelette sans casser des œufs. Le projet créera un nouveau flux et
pénalisera certes l’entrée d’Achrafieh. » Wlak tfeh, comme diraient traditionnellement les Libanais écœurés
par tant d’absurdités.
2. Il s’agit d’une
atteinte au cadre de vie des Achrafiotes. La municipalité de Beyrouth prétend qu’une
grande partie de l’autoroute sera enterrée. Faux, rétorquent les activistes. D’après
les plans seulement 300 m le seront ! Passer des voitures qui roulent à 70 km/h
à 10 m du sol et à quelques mètres des appartements des riverains, c’est
condamner tous les immeubles qui bordent cette voie rapide, même ceux situés
dans la 2e, 3e ou 4e rangée ! Franchement, c’est à se demander sérieusement si ce n’est pas
aussi un des buts cachés du projet, expulser la classe libanaise moyenne en
dehors de Beyrouth intramuros afin de préparer le terrain pour racheter les
immeubles anciens, les démolir, et construire à leur place des tours laides
destinées aux richards et aux snobinards Arabes et Libanais ! Et quoi
espérer de plus de « Monsieur circulation » de la municipalité qui
constate avec fatalisme : « Il
n’y a pas de mystère. Il y a des voitures et il faut qu’elles circulent. »
La municipalité de Beyrouth comprend tout de travers. Elle est sans doute l’une
des rares municipalités au monde qui encore en 2013 détruit des habitations
traditionnelles, des îlots de verdure, pour faire de la voiture, sa petite
reine et garde le plus grand espace vert de la capitale fermé au
public ! Je vous ai prévenu, le tiers-mondisme des esprits, c’est une
école de pensée dans nos contrées.

4. Il ne résout pas
le cauchemar des embouteillages des Libanais. Et ceci pour la simple raison, qu'il ne
s’attaque pas aux sources du problème des embouteillages au Liban : trop
de voitures, peu de transport en commun, centralisation des activités dans la
capitale et des voies de communication inextensibles ! On a une, deux,
quatre ou cinq voitures par foyer. Les transports en commun au Liban sont
une mascarade. Tout passe par Beyrouth. Les rues de la capitale sont exiguës
et les voies qui y mènent sont inextensibles. Ce projet ne s’attaque à aucun de
ces quatre paramètres. La nouvelle autoroute ne fera qu’accentuer les embouteillages
sur les autres axes d’Achrafieh, notamment du côté de Saydé et du côté d’Alfred
Naccache. Yé3né bel mchabra7, avant,
on avait des difficultés pour circuler et du bruit, avec le projet municipal
les Achrafiotes auront plus d’embouteillages et beaucoup de nuisance. Génial.
Merci la municipalité de Beyrouth.
Désespérant
ce pays ! Quand vont-ils comprendre dans cette ville que ce dont les Libanais
ont le plus besoin actuellement ce ne sont pas plus de voitures, plus
d'autoroutes, plus d'immeubles modernes laids, plus d’activités abrutissantes
en tous genres, et plus de projets montés en dépit du bon sens, mais moins de
voitures, moins de klaxons, moins d’interminables chantiers, moins de
poussière, moins de moteurs, wlak
moins de nuisance et de pollution qu’elles soient olfactive, auditive ou
visuelle !
Que
les députés de Beyrouth et les membres du Conseil municipal de la capitale
sachent que certains résidents de la ville s’en foutent royalement de ce
projet. Avant de balancer 60 millions de
dollars par les fenêtres, sur un projet qui ne va pas résoudre le problème de
fond du trafic autoroutier à Beyrouth:
1.
Nous demandons d’abandonner l’idée de faire passer l’autoroute Fouad Boutros à Achrafieh
dans les chambres à coucher des riverains, un projet couteux, inefficace et
nuisible pour les Achrafiotes. Il est encore temps, même si les travaux sont
prévus à la fin de l’année 2013, sur près de 3 ans.

3.
Nous souhaitons plus de transports en commun, autres que ces bus de
misère à « 500 LL » où aucune fille ou femme normalement constituée n’ose s’aventurer
si elle n’est pas contrainte, forcée et accompagnée.
4.
Nous voulons plus de taxis dignes de ce nom ! Il faudrait quand même
envisager un jour, avant l’an de grâce 2345, de réglementer et d'homogénéiser les
taxis de Beyrouth et surtout de fixer un certain « standard »,
esthétique et mécanique, qu’on retrouve dans la plupart des capitales de ce
monde. Imposer une couleur, jaune, orange, rouge, bleu, qu’importe mais une
couleur unique obligatoire et reconnaissable à distance, ça éviterait les désagréables et incessants coups de klaxon. Rendre le
compteur obligatoire aussi. Et puisqu’on y est, mettre des bus de qualité entre
l’aéroport de Beyrouth et le centre-ville, wlak au moins pour ne pas apparaitre
ridicules devant les Istanbuliotes !
5.
Nous espérons voir construire plus de parkings abordables en périphérie de Beyrouth, où les
gens pourraient laisser leurs voitures pour la journée pour une modique somme, afin de se rendre à leurs destinations intramuros en bus ou en taxi.
6.
Nous exigeons l’ouverture immédiate du Bois des Pins aux résidents libanais, avec
11 ans de retard, mais son ouverture quand même !

8.
Enfin, et c’est sans doute le point qui me tient le plus à cœur, nous
demandons fermement à la municipalité de Beyrouth d’arrêter la transformation
des magnifiques ficus de Beyrouth en de snobinards et de ridicules arbres
d’ornement, taillés en boule ou en cube, dans une ville poussiéreuse et polluée, où il ne pleut pas une
goutte d’eau la moitié de l’année, où il fait plus de 30° six mois durant et
où les Beyrouthins ne disposent que de 0,1 million m² de verdure, alors que les
Parisiens en ont 24 millions m² et les Berlinois 64 millions m² !
Voilà
une partie de nos aspirations. Sachez,
chers administrateurs de Beyrouth, que nous les considérons comme des thèmes
électoraux. Nous vous jugerons aux prochaines élections, législatives de
2013 et municipales de 2016, sur ces points précisément. Vous en faites ce que
vous voulez. A bon entendeur, salut !
Références
Références
Un parking en plein cœur d'un jardin d'Achrafieh : le dernier délire (bis) de la municipalité de Beyrouth (Art.152) par Bakhos Baalbaki
Fête de la musique au jardin de Geitawi le vendredi 21 juin, et pourquoi pas ? (Art.153) par Bakhos Baalbaki
Deux tiers du sous-sol du jardin de Geitawi sera bétonné (Art.155) par Bakhos Baalbaki
Pétition en ligne contre le projet de l'autoroute d'Achrafieh
Mise à jour (1er mars 2014)
On s'active du côté de la municipalité de Beyrouth pour l'autoroute Fouad Boutros à Achrafieh ! BB's BLOGs