Sur les traces d'un astéroïde dans le ciel de Chelyabinsk en Russie. Photo d'Alex Alishevskikh (15 février 2013) |
Il y a des samedis qui commencent pépère mais
qui se terminent dans un delirium intellectuel inouï. Celui d’hier en fait
partie. J’ai passé la journée sur deux casse-têtes. Le hasard a bien
voulu les aligner en série. Le premier
concerne une grille de jardin coincée entre deux poteaux en béton. Elle
pose un problème depuis des années. Par temps chaud, elle gonfle, ce qui a pour
effet de rendre son ouverture difficile et sa fermeture impossible. Cette
fois-ci, de l’avis général et de mémoire de colocataires, c’est du jamais vu.
Tous les habitants des lieux étaient au bord de la crise de nerfs depuis
plusieurs jours : couche-tard, lève-tôt, seniors de plus de 25 ans, ados
de moins de 34 ans, chats, chiens, hérissons, furets, etc. La catégorie des 25-34 ans étant la plus touchée, ses membres étaient
trop âgés pour rester cool et trop jeunes pour être zen.
Depuis le matin, on n’arrêtait pas d’entendre grincer
des dents, taper des pieds et claquer des portes. Le désespoir conduisit tout
le monde à envisager des travaux de plusieurs milliers d’euros. J’ai fini par fourrer
mon nez dans cette affaire et me prendre la tête avec la capricieuse grille. Alors
que tout le monde faisaient une fixation sur la serrure et son pêne, quelques
minutes d’inspection des lieux ont suffi à Sherlock
Holmes pour détecter des traces d’usure de l’autre côté, au niveau des
gonds. Il a suffi de mettre des rondelles pour soulever la grille de 2 mm afin
d’améliorer considérablement sa fermeture et l’emboitement général, et
dispenser la copropriété par conséquent, de dépenses faramineuses et inutiles. Du
coup, tout le monde était ravi par les économies réalisées. J'avais le respect de
l’Arche de Noé. Nous décidâmes d’un commun accord et à l’unanimité svp, d’avancer le barbecue du soir.
On s’apprêtait à attaquer l'autre moitié
pépère de la journée, quand soudain nous
fûmes plongés dans des calculs fastidieux. Comme chacun devait prendre soin
à intervalle régulier de son objet de compagnie, nous avons été amenés à parler
de smartphones, ces êtres inertes avec lesquels nous vivons une relation
fusionnelle et de dépendance fascinantes pour tout anthropologue des temps
modernes. Tout est parti de remarques
sur les numéros de portables. Quelqu’un s’est demandé par exemple, si on ne
devait pas appeler les numéros spéciaux pour déconner un peu. Tenez, le 06 00
00 00 00, le 06 66 66 66 66 ou le 06 12 34 56 78. J’ai profité de l’occasion pour
raconter une de mes déconneries d’antan.
Ah c’était au bon vieux temps du téléphone à cadran rotatif percé, qu’on
ramenait avec l’index contre une butée. Mieux qu’une séance de yoga. Hehehe, c’était
fastidieux mais la nostalgie de nos jours rend ce procédé classe. Bon, au
Liban, les lignes étaient tellement mauvaises à l’époque de la guerre, qu’il
fallait s’y prendre à plusieurs reprises. Il fallait même connaitre les astuces
et les superstitions : ne pas appeler Beyrouth-Ouest en premier, tapoter
sur la base, faire le zéro avant, raccrocher-décrocher comme un éclair, etc.
C’est comme le hoquet, chacun avait son secret. Enfin, pour m’amuser avec les copains, j’appelais
des numéros au hasard, c’était la merveilleuse époque sans traçage, et dès
qu’on décrochait, je disais à mes interlocuteurs des deux sexes, « un instant »,
avant d’enchainer tout de suite avec « l’instant
est terminé ». Les gens de l’autre côté du fil étaient furax et les
mômes de ce côté du fil buvaient du petit lait. Qu’est-ce qu’on savait se faire du bien quand on était petit ?
Toujours est-il qu’on s’est demandé après, combien de numéros on pouvait attribuer avec
6, 8 ou 10 chiffres. D’un mouvement brusque, les littéraires ont prétexté tout de suite d’allumer le feu pour se
retirer du délire qui se préparait. Les
matheux gloussaient de bonheur, comme des poules pondeuses. Ne me faites
pas dire ce que je n’ai pas dit sur le sex ratio ! Fastoche : 1 x 2 x
108, càd 1 avec 8 zéros. Voulant impressionner l’auditoire, un érudit
balança avec dédain : c’est rien par rapport au nombre de brassages possibles qu’on peut obtenir au hasard avec un jeu
de 52 cartes. Tout le monde s’est regardé, bof, quelques millions et alors
petit ! Mal nous a pris. Pour nous foutre plein les yeux, le jeune homme
prend son portable intelligent et commence à faire le calcul : 52 x 51 x
50 x 49 x 48 x 47 x 46 x 45 x 44 x 43 x 42 x 41 (...) On pouffe de dire : « fais gaffe, il va se bloquer ton super
smartphone », « oublie, ni
le code PIN ni le PUK ne te sera plus utile dans ce cas », « hey, tu seras obligé d’aller au siège
de Huawei en Chine pour le débloquer ». Imperturbable, il continue 40
x 39 x 38 x 37 x 36 x 35 (...) x 5 x 4 x 3 x 2 x 1. On n'a pas réussi à le déconcentrer et à la surprise générale, le
jeune nous en met plein la gueule, l’écran affichait 8 x 1067. Wao,
en l’écrivant sur une feuille, 8 et 67 zéros, nous nous sommes rendus compte que c’est
sans doute un des plus grands nombres que nous connaissions.
Le
groupe des littéraires
autour du barbecue grossissaient à vue d’œil et au fur et à mesure que les zéros
s’alignaient. Pour se venger, ils se
sont mis à griller la viande et les oignons, alors que la braise n’était
pas totalement formée, sacrilège. C’était d’autant plus vicieux que l’idée venait
de la part de deux groupuscules de végétaliens et de crudivores. Qui peut
travailler des méninges dans des conditions aussi alléchantes ?
Impossible. L’armée israélienne a brisé
des grèves de la faim de prisonniers palestiniens avec de simples grillades,
c’est pour vous dire !
Sur notre lancée, nous parlâmes des empreintes digitales. Smartphone aidant, Google
nous a appris que la probabilité que deux personnes aient les mêmes est de 1
sur 1024. Une éminence grise s’est posée la question de savoir si à
tout hasard dans toute l’histoire de l’humanité, cette coïncidence a déjà eu
lieu. Google aidant, on découvrit que la Terre, veille de 4,5 milliards
d’années n’a connu en tout et pour tout que 108 milliards d’individus, 7,4 milliards sont en vie et près
de 100 milliards sont morts. Nous tous, et tous nos ancêtres Homo Sapiens, nous
ne sommes que 1010 individus. On peut donc dire que de toute
l’histoire de l’humanité passée et à venir, il n’y a pas eu et il n’y aura pas
de sitôt, deux personnes ayant les mêmes empreintes digitales. C'est sur le plan
théorique car la probabilité n’élimine
pas la possibilité, nuance ! Tenez, ça devrait rassurer les flics. Que
dire alors de l’ensemble du code génétique. Il est pratiquement impossible
d’avoir deux individus avec le même, à moins qu’ils ne soient jumeaux ou jumelles.
C’est grâce à l’extraordinaire procédé
du brassage génétique, qui a lieu au niveau de chaque individu (dans les
spermatozoïdes et les ovules) et au niveau de la reproduction sexuée (entre un
homme et une femme, ne voyez pas là une réflexion homophobe svp !). Il y a
seulement quelques années, on aurait mis une semaine pour trouver ce genre
d’infos. Aujourd’hui, on a tout en quelques secondes. De temps en temps, il est
parfois rassurant de prendre conscience de l’importance du progrès humain.
Puis
vint la question fatidique qui nous a occupés pendant un long moment : a-t-on
plus de chance de recevoir une météorite sur la tête ou de gagner au Loto ? Pour le loto, la
suite de la discussion était logique. Pour le météorite, allez comprendre. Comment
est-on arrivé là ? C’est peut-être l’effet du vin sous un soleil radieux, chawwafna njoum el doher, comme on dit
au Liban, « il nous a fait voir les étoiles de midi ». Bon, nous jugeâmes
que c'était important de le savoir car pour valider son ticket de loto, il faut
aller dans la rue, et là, on peut recevoir la météorite sur la tête. Pire encore,
on peut être fauché par elle en rentrant joyeusement avec le chèque de la
Française des jeux. Donc, il faut avoir une réponse scientifique, est-ce que ça
vaut la peine ou pas de jouer au loto au risque de sa vie ? Nous n'avons évidemment pas tenu compte de la réflexion de bon sens de la petite timide du coin qui a tenté de porter atteinte à notre enthousiasme, en nous rappelant qu'on a plus de chance de se faire écraser sur un passage clouté en allant valider son loto que de recevoir une météorite sur la tête.
Nous
avons commencé nos calculs par le loto, ce n’était pas bien compliqué. Pour avoir
les six bons numéros, dans le désordre, on a 1 chance sur 49 x 48 x 47 x 46 x
45 x 44 (nombre de toutes les combinaisons possibles) / 6 x 5 x 4 x 3 x 2 x 1
(nombre total de combinaisons avec les 6 bons chiffres), soit 14 000 000
(chiffre arrondi). Et pour la météorite ? Les matheux commençaient à regarder
de travers les littéraires. En effet, si le questionnement sur le loto venait
du camp des matheux, celui sur la météorite,
c’était bien une idée du camp des littéraires. Pris par ce défi, le patriarche de l’assemblée proposa une
piste qui se voulait sérieuse.
« D’abord, calculons la surface du
globe terrestre ». Le benjamin annonça la formule, 4πR2,
l’informaticien donna le rayon de la terre, 6 371 km, le comptable fit le
calcul et décréta que la Terre aurait une surface globale de près de
510 000 000 km2. « Ensuite, calculons la surface occupée
par les êtres humains sur terre ». Ok, on n’est pas loin de 7 500 000 000, et on fait
quoi après ? On ne court pas les mêmes risques si on est petit ou grand,
mince ou gros. Et puis, il faut savoir à un instant donné, combien de gens sont
allongés, assis ou debout sur toutes les places de la République de Paris, de
France et des Navarre du monde. Non mais, quelle galère ! En plus, allez
savoir combien de couples forniquent au moment où la météorite enragée entre
dans l’atmosphère. L’un sur l’autre, c’est d’une pierre deux coups, mais du
coup, la probabilité est divisée par deux. Afin de finir ce putain calcul avant
que la viande ne crame, on décida que
personne n’est d’humeur à forniquer ce jour-là, étant donné la menace météorique, et
que les êtres humains ont réussi à
conserver leur poids idéal et vivent tous sur une surface plane, répartis
selon le schéma suivant : 1/3 de la
population mondiale serait debout, chacun occupant une surface de 0,5 x 0,5
m, soit au total 2,5 milliards de personnes x 0,25 m²/personne = 625 km² ;
1/3 de la population mondiale serait
assis, chacun occupant une surface
de 0,5 x 1 m, soit au total 2,5 milliards de personnes x 0,50 m²/personne = 1
250 km² ; 1/3 de la population
mondiale serait allongé, chacun
occupant une surface de 0,5 x 2 m, soit au total 2,5 milliards de personnes x 1
m²/personne = 2 500 km². Ainsi, nos 7,5
milliards d’individus n’occuperaient finalement que près de 4 375 km². Mais,
ce n’est pas beaucoup !
Si on
voulait, on pourrait serrer toute la population mondiale dans le Moyen-Orient,
au Liban, en Palestine et en Israël, comme les poules de batterie, chacun aura
droit à 5 m².
Hehehe, c’est comme autrefois, lorsque toute la famille maternelle débarquait à
l’improviste, le bonheur total quand on était môme. Si on inclut la Syrie, chacun aura droit à un lopin de terre-sainte-monothéiste-sykes-picotisée de 30 m², le grand luxe. Tout le reste de la planète sera rendu à l’état sauvage. C’est
génial. Plus on est entassé, plus on devient fou et plus on est fou, plus on
rit. Un verre de vin aidant, j’ai proposé
le projet délirant inverse, vider le Moyen-Orient de ses populations et le
rendre à l’état sauvage, pour en finir avec ses problèmes, avant de
rajouter avec sarcasme, que de toute façon, c’est en cours dans les deux cas !
Pour revenir à nos moutons, qui grillent sur le barbecue, disons que selon les calculs farfelus de la « Société savante de la grille et des grillades », une météorite a 4 375 (superficie des humains) / 510 000 000 (superficie du globe terrestre), soit 1 chance sur 116 000 de percuter un être humain pris au hasard pendant qu’il est debout à faire son barbecue, qu’il est assis à manger son barbecue ou qu’il est couché à digérer son barbecue. Maintenant, la société savante pense qu’il ne faut pas trop compter sur la météorite enragée pour qu’elle percute précisément la tête de Bachar el-Assad, afin de débarrasser l’humanité de ce tyran sanguinaire car les chances dans ce cas précis tombent à près de 1 sur 1015. Et puis n’oubliez pas, si vous voulez cocher et maudire 5 personnes au Moyen-Orient ou de par le monde, c’est comme pour le loto (hehehe, vous voyez qu’il y a un lien !), hélas, les probabilités ne s’additionnent pas, elles se multiplient. Et avec 75 zéros, vous serez plus chanceux avec le jeu de 52 cartes (toujours un lien). Par contre, et c’est là où la technologique créée par les humains peut se montrer fascinante, cette chance remonte à 1 sur 1, ou disons une quasi-certitude, avec un missile de croisière Tomahawk, un projectile téléguidé de fabrication américaine. Ça fait réfléchir, hein ? Comme on dit en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées.
Pour revenir à nos moutons, qui grillent sur le barbecue, disons que selon les calculs farfelus de la « Société savante de la grille et des grillades », une météorite a 4 375 (superficie des humains) / 510 000 000 (superficie du globe terrestre), soit 1 chance sur 116 000 de percuter un être humain pris au hasard pendant qu’il est debout à faire son barbecue, qu’il est assis à manger son barbecue ou qu’il est couché à digérer son barbecue. Maintenant, la société savante pense qu’il ne faut pas trop compter sur la météorite enragée pour qu’elle percute précisément la tête de Bachar el-Assad, afin de débarrasser l’humanité de ce tyran sanguinaire car les chances dans ce cas précis tombent à près de 1 sur 1015. Et puis n’oubliez pas, si vous voulez cocher et maudire 5 personnes au Moyen-Orient ou de par le monde, c’est comme pour le loto (hehehe, vous voyez qu’il y a un lien !), hélas, les probabilités ne s’additionnent pas, elles se multiplient. Et avec 75 zéros, vous serez plus chanceux avec le jeu de 52 cartes (toujours un lien). Par contre, et c’est là où la technologique créée par les humains peut se montrer fascinante, cette chance remonte à 1 sur 1, ou disons une quasi-certitude, avec un missile de croisière Tomahawk, un projectile téléguidé de fabrication américaine. Ça fait réfléchir, hein ? Comme on dit en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées.
L’assemblée
générale était impressionnée par la tournure délirante de ce barbecue-brainstorming.
On a donc 100 millions de fois plus de chance de gagner au loto que de recevoir
une météorite sur la tête. A votre grille, prêt, partez. Purée, encore une
grille, de loto, donc un lien avec la grille, du jardin, et le gril, du barbecue. Il faut préciser quand même qu’il y a beaucoup plus
de gens qui jouent au loto et qui délirent en famille et entre amis les weekends
comme les jours de semaine, que de saloperies de putain de météorites qui parviendraient
intacts jusqu’au sol et tueraient des personnes sélectivement en faisant leur barbecue.
Le jour de la semaine et la météo influencent évidement la probabilité d’être
tué par une météorite, puisqu’on fait plus de barbecue par beau temps et le
weekend, qu’en semaine et un jour pluvieux. Mais la société savante a décidé de
ne pas en tenir de ces paramètres afin de pouvoir profiter du barbecue
justement. Enfin, alors que des dizaines de milliers de météorites entrent dans
l’atmosphère tous les ans, le seul décès attribué avec certitude à une
météorite depuis plus d’un siècle est survenu l’année dernière en Inde. Le
malheureux ne faisait même pas de barbecue, il conduisait un bus !
Ouf, l’humanité
est donc sauvée.
Minute, il parait qu’il y a près d’un millier d’objets « proches » de
la Terre dont le diamètre est supérieur à 1 km, qui pourraient déclencher de
grandes catastrophes planétaires s’ils tombaient sur nos têtes. Bon, dormez tranquillement, la NASA veille et
Bruce Willis n’a toujours pas pris sa retraite. Eh oui, il n’y a pas que de
bad boys aux USA qui écoutent tout ce qu’on se dit. Quant à la grande menace
qui pourrait provoquer l’extinction de l’espèce humaine, la collision d’un
astéroïde de plus de 10 km de diamètre avec la Terre, c’est un événement
exceptionnel qui ne survient qu’une fois toutes les 100 millions d’années. La
dernière fois c’était il y a 65 millions d’années. Elle a fait disparaitre les
dinosaures. Il nous reste donc 35
millions d’années pépères à vivre. Ainsi, c’est plutôt la menace d’abrutissement général des populations qui
provoquerait l’extinction de l’espèce humaine, bien avant les météorites.
Et je peux vous dire que la connerie
progresse à toute vitesse en ce moment. 3
m² sur l’île de la Cité à Paris qui viennent d’être mis en vente à 50 000 €,
c’est l’équivalent d’une météorite de 1 mm qui percute la Terre, on en a deux
fois par minute en lisant l’actualité mondiale. Récompenser le film affligeant de Xavier Dolan au Festival de Cannes,
Juste la fin du monde, équivaut à une
météorite de 1 m qui percute le monde, le genre qu’on peut avoir une fois par
an. Continuer nos modes de consommation irresponsables
(tenez à tout hasard, chauffer les terrasses des cafés parisiens en plein hiver!),
c’est une grosse météorite de 50 m, on en a tous les siècles. Construire un barrage dans la dernière plus belle
vallée du pays du lait, du miel et d’Adonis (région de Nahr Ibrahim au
Liban), c’est une énorme météorite de 100 m, la fréquence se chiffre en
milliers d’années. Quand à un corps
céleste intelligent qui rentrerait en collision avec la Terre pour faire
disparaitre les cons et uniquement les cons, ce n’est pas possible, il ne
faut pas tirer des plans sur la comète ! Nous sommes donc condamnés à
cohabiter avec cette espèce.
Et des cons, il y en a sur tous les continents.
N’oubliez pas le cas particulier de nos contrées d’Orient. Au Liban, on a plus de chance de recevoir une balle perdue sur la
tête ou d’être pulvérisé par 2 000 kilos de TNT que d’être tué par une
météorite. En Palestine, on a plus
de chance d’être achevé par un soldat israélien, même à terre. En Israël, on a plus de chance d’être poignardé
par un jeune palestinien. En Syrie,
on a plus de chance de recevoir un baril d’explosifs sur son immeuble. En Iran et en Arabie saoudite, on a
plus de chance d’être fouetté pour des cheveux en l’air, un verre de vin ou
quelques mots sur un blog. Dans l’Etat
islamique en Irak et au Levant, on a même plus de chance de laisser sa tête
entre les mains de Daech avant de recevoir la météorite enragée.
Toujours est-il qu’à force de craner et de
carburer, la grille a été réparée mais les grillades étaient cramées. Et
pourtant, comme disait Albert Jacquard, généticien et grand humaniste français, « Calculer la probabilité d'un
événement n'a aucun sens une fois que l'on sait qu'il s'est produit ».
L’apocalypse, ce n’est pas pour maintenant. En attendant, ayons l’habitude de scruter le ciel quand il est dégagé. S’il
ne l’est pas, soyez-en sûrs, il le sera à l’avenir. Sans être devin, je peux l’affirmer avec une
probabilité de 100%. Vous verrez alors
toutes ces météorites qui nous menacent se transformer en étoiles filantes. La métaphore peut être de mise. Et avant que je n'oublie, le récit est romancé, cela va sans dire.