Oui,
pourquoi pas ? Pourquoi ne pas organiser un méga-giga-concert le 21 juin
dans ou aux alentours du jardin de Geitawi pour dénoncer ce projet absurde de la
municipalité de Beyrouth qui souhaite transformer ce magnifique jardin de
cyprès, de sapins et de ficus en une ridicule jardinière géante où quatre
primevères, trois géraniums et deux pensées se battront en duel ? Il ne fait
aucun doute, un tel concert aura beaucoup de retentissement à Beyrouth, il
servira cette cause et montrera une image civilisée de notre pays, dont on a sacrément besoin en ce moment.
J’en
ai parlé sur la page facebook de Save Beirut Heritage et à quelques amis artistes. Bon, je sais qu’il y a un
rassemblement prévu le samedi 15 juin par Beirut Green Project. On peut évidemment se réunir le 15, le
21, et d’autres jours. Mais, on
a la chance d'avoir le 21 juin sur notre route, c'est exactement dans
10 jours. Ni trop proche, ni trop loin. Juste ce qu'il faut pour monter
un grand événement. Tout le monde est sensibilisé en ce moment contre ce
projet. Il faut donc frapper un grand coup. Je pense qu’il vaut mieux faire un seul grand
événement rassembleur que de multiples petits événements dispersés. Une simple question
d’efficacité. On ne peut pas mobiliser un grand nombre de personnes plusieurs
fois de suite, surtout si les dates sont rapprochées. Toute
l’organisation du 15 de Beirut Green Project peut être reportée au
21 juin, bédoun ay méchklé. On n’attend pas la reine d’Angleterre à ce que je sache ! Dans tous les cas, qu’importe,
le 21 juin est symbolique, c'est un jour spécial : c'est le début de l’été, c'est la fête des pères et surtout, c'est la fête de
la musique. Donc les gens seront
mobilisés naturellement. Tout événement organisé ce jour-là sera
amplifié d'une manière exceptionnelle. Et c'est exactement ce
qu'il nous faut. Profitons-en. L'idée est donc de tirer parti de ce jour spécial,
pour faire de cet événement musical un petit buzzzzzzzzzzzzz, qui nous aidera
à dénoncer plus efficacement -en touchant le plus grand nombre de personnes- ce
projet grotesque, dans la joie et la bonne humeur, et à faire pression sur le
Conseil municipal de notre capitale pour qu’il abandonne définitivement l’idée
farfelue de mutiler le peu d’espaces verts que nous avons pour en faire de
hideux parkings.
On
pourra éventuellement préparer des flyers, et exposer en quelques mots les graves
problèmes soulevés par ce projet (sur les plans humain, patrimonial, identitaire,
urbanisme, écologique, sanitaire, archéologique, culturel, etc.) et montrer que
la municipalité de Beyrouth a plusieurs options entre les mains, des options qu’elle
n’a même pas étudiées.
Tenez, en plus, le 21 juin tombe cette année un vendredi, début du weekend ! Dans tous les cas, les bulldozers ne sont pas dans le jardin. Donc le 15, le 21 ou le 32 juin qu’importe. Ce qui compte surtout, c’est l’efficacité d’une action ! On a parfois tendance à l’oublié. Les rassemblements de défense du patrimoine archéologique ou écologique au Liban, ne rassemble que quelques dizaines de personnes habituellement. D'où la nécessité d'avoir un système amplificateur. La fête de la musique peut parfaitement jouer ce rôle.
Avant que je n’oublie, il reste naturellement le détail de l’histoire : le problème d’autorisation de faire une telle manifestation musicale dans le jardin même ou sur la voie publique. Bassita, on n’a qu’à demander l’aide des insomniaques conseillers municipaux, qui, j’en suis sûr, se plieront en quatre pour le plaisir de leurs chers administrés !
Un parking en plein cœur d'un jardin d'Achrafieh : le dernier délire (bis) de la municipalité de Beyrouth (Art.152) par Bakhos Baalbaki
Une autoroute en plein coeur d’Achrafieh : le dernier délire de la municipalité de Beyrouth (Art.141) par Bakhos Baalbaki