
« Kesra
Bassil, yé3né 3ammo (la Gebran), zalmétna né7na bel batroun, zalmit beit
frangié. Yé3né heidol la2elna ! » Wlak chou el bassil tanjra ! Wlé maa2oul hal
mara ! Elle a donc dit texto, avec le sourire bête de celle qui ne mesure absolument pas l'abîme de sa stupidité : « Kesra Bassil, l’oncle
de Gebran Bassil (ministre libanais de l’Energie et gendre de Michel Aoun), c’est notre homme au Batroun, l’homme de
la maison Frangié. Ce qui signifie qu’ils (Bassil et son oncle) nous appartiennent ! » Allah
yénajjina min heik ékhra, quel mépris pour le genre humain ! Waynak ya Tanios Chahine ! Cette veille ignare
ne sait pas que 3a cha3ra, cha3rit baghél, elle aurait pu ne jamais apparaitre
sur la NBN, la chaine de la « maison Berri », avec qui les relations sont au beau fixe, nous rassure la fille de l'ancien président de la République, Sleiman Frangié. « Ils peuvent donner des ordres, nous suivrons ». C'est c'la oui, entre esprits féodaux, le courant passe, mais pas avec « le peuple ». Ba3dénn pardon ya sonia, ta
nouftorid fi « beit frangié », chou yé3né belzabét « beit
berri », wou min amtinn fi beit berri ? Ah si, since 1992, date de l’accession au trône du
Parlement libanais, de Nabih Berri, le dinosaure de la féodalité politique
libanaise. En tout cas, l’ignare ne sait pas qu’elle a beaucoup de chance que
la révolution initiée par Tanios Chahine et les paysans du Kesrouan contre les féodaux
de son espèce en 1858, il y a donc 165 ans, soit passée à deux doigts de « beit frangié » !
Enno yé3né, aktar chouei min 2osb3ein.
« Habibé (au masculin, alors
qu’elle s’adresse à une femme... étrange pour beaucoup, mais il faut savoir
que c’est à la mode au Liban, pour établir un rapport familier avec la personne, sans apparaitre trop intime avec elle),
la
maison Frangié est féodale ! »
Longue pause pour marquer la solennité de la déclaration. « F-E-O-D-A-L-E. » Sonia Frangié
articule bien, pour rendre l’ânerie historique. « Nous sommes des féodaux ! » La pauvre tante de Sleiman Tony Frangié est condamnée à
répéter comme une gâteuse. « Au Liban, il y a encore les maisons
Frangié et Joumblatt qui sont des féodaux. » Mach'Allah, besm el2ab walében
walrou7 el qodoss ! Attendez, mes services d’investigation m’informent
que la maison Khazen du Kesrouan porte plainte, d’avoir été exclue
dédaigneusement par la maison Frangié. Ma bésir heik, walao, 7atta el2ékta3iyyé bein ba3doun ! « Le reste... » E3né, kel el2orat elsiyésiyé, l’ensemble
de la classe politique libanaise selon Sonia Frangié, « ...
c’est la guerre qui les a créé ! » Toujours, le mépris ! Et pour ceux qui vivent au 21e siècle et se demandent ce que c’est le féodalisme, la gâteuse des Frangié donne des exemples.
« Je suis féodale, j’ai aucun
problème avec ça. Yé3né, je sais qu’un tel n’avait même pas de
voiture... » Wlak kess ékht el satlané ya soultané ! A l’écouter,
j’ai eu l’impression que la science a réussi à donner la parole à une momie
moyenâgeuse. Le cauchemar.
En
faisant une petite recherche sur le pschitt
médiatique de la momie vivante de Zgharta (comparé au buzz !), j’étais
frappé de tomber sur certains propos qui attiraient l’attention sur le fait que
« la comparaison entre les maisons
Frangié et Joumblatt serait déplacée ». Lol, ça nous fait une belle jambe ! D’autres nous
expliquaient que « c’est du Sonia
tout craché », comme si cela pouvait atténuer la portée des propos odieux de cette dame, lamentable et fière de l'être.


« Tous les êtres humains naissent libres et
égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et
doivent agir les uns envers les autres
dans un esprit de fraternité. Chacun
peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés
dans la présente Déclaration, sans
distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de
religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou
sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. » Vous venez de lire
les articles 1 et 2 de la Déclaration universelle des droits de
l'homme de l’Organisation des
Nations Unies, qui est inspirée de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de la Révolution française. Les féodaux
traditionnels et contemporains, de la trempe de Sonia Frangié, feraient bien de s’en souvenir 1789 fois au
cours de leur vie. Et ce n'est pas de trop, je peux vous dire !
Post-scriptum
: Des noms arabes à particule ?
Que l'on soit en France, ou dans les autres pays européens, la préposition n’indiquait pas
forcément une appartenance à la noblesse. Les « de Gaulle » par exemple, ne sont pas issus
de la noblesse française. L’absence de particule n’indiquait pas non plus,
qu’on n’appartenait pas à la noblesse. A l’origine, la particule rattachait
tout simplement une famille à une région, un clan ou une filiation (fils ou
fille de). La Révolution française, en abolissant les privilèges, a rendu la
particule caduque. Au Liban, une préposition française dans un nom de famille, plutôt rare, n’est qu’une forme de snobisme
féodal de plus ridicule sachant que le nom à particule n’a aucun sens dans tous
les pays arabes. C’est même une contrefaçon grossière des usages en Europe.
Pour rattacher une famille libanaise ou arabe à une région, on rajoute un « i ».
Eh oui, pas besoin du « de ». Ex : Beyrouti. On ne dit pas Bakhos de Baalbak
mais Bakhos Baalbaki. Nuance ! Pour les clans et la filiation, on rajoute « Ben
ou Eben ». Eh oui, encore là, pas besoin du « de ». Ex : Abdallah ben Abdelaziz
al-Saoud, et non Abdallah d'Abdelaziz ! Les "féodaux" et la
"noblesse", libanaise et arabe, pour se distinguer, ont surtout inventé
les titres féodaux, comme cheikh, beik, émir, raïss et j’en passe. Désormais,
vous pourrez donc rire de bon cœur devant les noms arabes à particule française
! Ils sonnent faux.