samedi 17 août 2013

Massacre à la pelleteuse autour de la forêt des Cèdres (à Arz). « Kel 3éréss, élo 2orés » (Art.172)


« Vous avez votre Liban. J’ai mon Liban. » Et dire que j’ai failli rater l’event de l’été 2013, le mariage du fils de cheikh Gebrane Taouk ! Wilyo, ya 3ammoei, wlik koss ékhot rabkoun ya ékhwet el charmouta, abétkhallou el sabi yétjawoaz ? Ah, bonté divine, ça fait du bien ! El mouhem, ce scandale ne peut arriver nulle part ailleurs qu’au Liban, justement dans la ville de Gibran Khalil Gibran. Il y a matière à écrire un livre. Mais, je me contenterai d’un article, long hélas, et de quelques réflexions qui complèteront tout ce qui s’est dit sur cette affaire et pour dénoncer au-delà de l’évidence.

Précisons pour commencer qu’il s’agit de Gebrane Taouk, comme ça se prononce, et non Tok, pour faire genre. Cet homme est une illustration parfaite du féodalisme libanais contemporain, que j’ai dénoncé il y a à peine quelques jours. Même formatage que Dame Sonia Frangié, mais en plus soft. Le crime contre la nature qu’il a commis, non seulement n’étonne aucun connaisseur des mentalités libanaises, mais le confirme magistralement. « Cheikh » Gebrane, comme l’appellent ses hommes, zalémto wou jamé3to pour être correct, explique que le choix d’organiser le mariage de son fils au pied des cèdres, répondait au besoin « d’un retour aux sources, d’un attachement à la terre et aux racines, ainsi qu’à la volonté des habitants de la région ». Ché3ér ! Palabres au pays des palabres. Ce qui est beaucoup moins poétique c’est l’agression de Youssef Taouk, l’activiste écolo, médecin par ailleurs, sans qui nous n’aurions probablement pas eu vent du scandale, qu’après la cérémonie de mariage. Non seulement il a été roué de coups, après l’interview qu’il a accordé à la LBC, mais on lui aurait glissé à l’oreille comme matière à réflexion : « fais gaffe à toi et à ta famille ». Action, tous sur scène.

Si je me montre prolixe en politique, je suis intarissable quand il s’agit d’écologie. Pour mieux comprendre ce qui s’est passé aux Cèdres, je vous propose de faire un tour dans la tête de Gebrane Taouk. Dès qu’un nouveau-né voit le jour au Liban, la « société libanaise », représentée par ses parents, lui injecte deux produits dans les veines, pour le sensibiliser à la fois au paraître et à faire du fric. D’ailleurs, les deux sont liés. Gebrane Taouk et son fils William -celui qui était prêt à tout (tout, yé3né tout !), pour éviter qu’un syndicat prenne racine dans le Spinneys de Dbayé- n’y échappent pas à la règle. Le mariage au Liban est incontestablement, l’événement où l’on se donne le plus en spectacle, où le paraître est à son apogée, où le ridicule est parfois à son comble. L’ex-député de Bcharré veut étaler sa puissance féodale. Quoi de mieux que d’inviter 3 000 personnes pour la peine et faire la fête sur 3 jours, surtout la veille des élections législatives ! Inutile de vous dire qu’ils ne sont pas triés sur le volet, loin de là. Et puisqu’on y est, voici trois équations à retenir par cœur pour réussir un mariage à la libanaise: plus on veut paraître, plus on doit dépenser ; plus on veut dépenser, plus on doit inviter ; plus on invite, plus on sera rembourser. Si, si, le mariage au Liban est assez souvent, malheureusement, un montage d’une opération financière. Amoureux-sérieux s'abstenir ! Gebrane Taouk, en tant qu’homme d’affaires, a voulu paraître et faire du fric, disons paraître sans que cela ne lui coûte trop cher, ou même, paraître au frais de ses invités, qui, eux aussi profiteront de l’occasion pour paraître et se donner en spectacle au moindre frais. Au royaume du paraître, 3 000 invités multipliés par 150 $/invité comme « cadeau de mariage », une somme déposée sur un compte bancaire, nette d’impôts, faites le calcul, cela nous donne au moins 450 000 $ pour cette cérémonie pompeuse de quelques heures. Paraître sans débourser un sous de sa poche, oui c’est possible. Sans parler du fait, qu’une fois aménagé, ce lieu se louera à 50, 100 ou 150 000 $ le mariage, selon que l'on soit en semaine ou le weekend. On pourra même organiser des concerts très lucratifs. Le génie libanais à faire du fric, même s’il faut transformer le pays de la Bible, « où coulaient le lait et le miel », en l’endroit le plus laid de la « Voie lactée », et même si un afflux massif de milliers de voitures et de bipèdes en si peu de temps, tueraient tôt ou tard, la poule aux œufs d'or !

Il y a une autre dimension à prendre en compte pour bien saisir ce qui se passe dans la tête d’un homme comme Gebrane Taouk. L’ex-député de Bcharré considère inconsciemment que la forêt des Cèdres lui appartient. Rien d’étonnant. Il est comme tout le monde, disons au moins comme beaucoup de Libanais. Vous croyez vraiment que le gars de Faraya ou de Kfarzébian considère que la station de ski de Ouyoun el-Simane ou tallit el-Mzar appartient à tous les Libanais ? Non. Idem pour le gars de Baalbek, de Tripoli et de Beiteddine. A partir de là, envisager des travaux à proximité de la forêt des Cèdres, ne pose pas le moindre souci à un esprit comme Gebrane Taouk. D’autant plus, qu'un autre facteur important, entre en jeu, et explique l’ensemble de la démarche. Aujourd’hui, le cheikh est furax. Pas parce que ce tollé menace son cirque. Non, l’ex-député n’a aucun doute qu’il va pouvoir montrer sa puissance féodale en toute tranquillité. Il est plutôt furax parce qu’il est incompris ! Eh oui, Gebrane Taouk ne comprend pas comment des gens n’arrivent pas à apprécier à sa juste valeur son « dévouement » pour la région de Bcharré et sa forêt. Juger vous-mêmes. « Le but des travaux étant l’aménagement d’un amphithéâtre artistique, selon un plan bien étudié, qui a transformé cette décharge en un bel endroit, chic et remarquable. » Yé3né bélmchabra7, quelles bandes d’ingrats ces écolos ! Mais au fait, de quelle décharge il parle ? Il n’y a jamais eu de décharge à cet endroit. Foutaises, oui !

Je reprends mon souffle et je continue. Ce que Gebrane Taouk et son fils William ne pouvaient pas ignorer, ce sont les sept points suivants.

1. D’abord, la loi ! La présente affaire est à ne pas confondre avec ce qui se passe en ce moment même, dans le caza de Bcharré du côté de Qnat, Hadeth et Beit Mounzer, là où j’ai eu la chance de manger la meilleure man2ouché de ma vie, mais aussi là où une carrière illégale menace une autre forêt de pins et de cèdres ! La parcelle où ont eu lieu les travaux pour le mariage de William Gebrane Taouk à Arz, n’appartient pas à l’Eglise maronite. Il s’agit bel et bien d’une parcelle privée. Donc, a priori, il faut reconnaître que Gebrane Taouk avait le droit, au terme d’un accord établi avec le propriétaire du terrain, d’installer un cirque pour le mariage de son rejeton. Le hic c’est que ce cirque est monté à quelques mètres de la forêt de Dieu ! L’ancien député de Bcharré prétend qu’il n’était pas au courant de la loi qui interdit toute construction dans cette zone qui se situe autour de la forêt, alors qu’il prévoie comme le montrent les photos de la LBC, la transformation de ce flanc de montagne en terrasses et le montage de murets en pierre de taille. Et puisque nul n’est censé ignorer la loi, même cheikh Gebrane Taouk, je m’attends à ce que le ministère public de mon pays, « l’autorité chargée de défendre l'intérêt de la collectivité et l'application de la loi », se saisisse de lui-même pour juger si les travaux de terrassement de Gebrane Taouk à proximité immédiate de la forêt des Cèdres, relèvent du jardinage et de l’entretien forestier habituel, voire d’une action de bienfaisance, ou s’il s’agit d’une violation grave et caractérisée d’une zone protégée par la loi libanaise ? Juste pour rire, l’ex-député explique son choix par le fait « qu’il a tenu à ce que la ville de Bcharré voit son fils William se marier au sein de son environnement authentique et naturel ». Lol !

2. La municipalité de Bcharré affirme découvrir le désastre comme tout le monde. J’en doute. Dans un village, tout se sait, c’est pire que Facebook! Surtout le mariage du fils unique du cheikh ! En tout cas, elle affirme que Gebrane Taouk n’a demandé aucune autorisation en deux mois de travaux. Même un berger nomade du jerd sait que tout aménagement de cette importance exige des autorisations préalables, même au Liban. Mais apparemment pas un ex-député de la nation pendant 28 ans. « Si tenir à ses racines est une faute, je suis prêt à assumer mes responsabilités. » Pourquoi, « tenir à ses racines » autorise la défiguration de ce lieu hautement symbolique pour l’ensemble des Libanais, en violant, par deux fois, l’interdiction de construire à proximité d'une forêt classée et la déclaration obligatoire des travaux ? Il n’y a pas de doute, Gebrane Taouk vit dans un monde à part. L’engagement de ce dernier à réhabiliter les lieux, ne dispense absolument pas le Conseil municipal de Bcharré et les autorités du caza de Bcharré, de prendre les mesures nécessaires afin de sanctionner ces manquements légaux, et prouver que non seulement nul n’est censé ignorer la loi, mais surtout, que nul n’est au-dessus d’elle. Au passage, notez que le cheikh présente la réhabilitation des lieux, en minimisant son infraction, comme une initiative généreuse de sa part et non comme une obligation légale et morale. Et ce n’est pas tout, Gebrane Taouk se dit prêt à entreprendre la réhabilitation, à l’amiable, dans le cadre d’une « évaluation » des travaux, seulement après le mariage de William ! Wlik ya din el ayr, el sabé béddo yétjawoaz bel Aériz ! Consternant.

3. Tout Libanais chrétien, spécialement maronite, notamment ében Bcharré sait, que cet îlot de cèdres, se distingue de toutes les autres forêts du même genre au Liban, notamment par le fait qu’il est connu sous le nom de Arz el-Rab, les Cèdres de Dieu. Il faut savoir que la légende populaire veut que la transfiguration de Jésus -un événement capital pour le christianisme, relaté dans les Evangiles de Mathieu, Marc et Luc, et qui désigne la métamorphose miraculeuse du Christ, « son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière », avec l’apparition de Dieu, ainsi que des prophètes Moïse et Elie, en présence de Jean, Pierre et Jacques, afin de montrer la nature divine de Jésus-Christ à ses disciples- qui a eu lieu « sur une haute montagne » selon les écritures, soit passée sur les cimes du Mont-Liban, du côté de Bcharré ! L’imprécision des Evangiles a donné lieu à d’autres interprétations. Certains évoquent le mont Hermon (Anti-Liban) et d’autres parlent du mont Thabor (Galilée).  
Selon ces écritures, les apparitions de Dieu, Allah ou Yahvé, aux êtres humains, se comptent sur les doigts d'une main, ce qui fait de la Transfiguration un événement exceptionnel. Que cela soit véridique ou pas, et que l'événement eût lieu au Liban ou ailleurs, ében Bcharré y croit dur comme fer à l'un et à l'autre, et cela Gebrane Taouk ne pouvait absolument pas l’ignorer. Et là réside aussi, une part de sa faute. Si la parcelle où a eu lieu ce crime contre la nature n’appartient pas légalement à l’Eglise maronite, cette dernière est censée veiller à la sacralisation des lieux hautement symbolique pour les communautés chrétiennes, notamment maronite. Et là encore, l’engagement du fautif à réhabiliter les lieux, ne dispense pas d’une sanction religieuse, ne serait-ce qu’un communiqué condamnant fermement ce qui relève du « blasphème ». L’ironie de l’histoire a voulu que ce « blasphème » se déroule à la fête de la Transfiguration, 3id el tajallé, qui est célébrée par les Eglises chrétiennes, le 6 août. En tout cas, nous sommes en droit d’attendre de l’Eglise maronite qu’elle refuse de marier le fils de Gebrane Taouk, tant que les lieux n’ont pas retrouvé leur configuration originale. La miséricorde chrétienne viendra ensuite. Ma3lé.

4. En 1998, le Comité intergouvernemental du patrimoine mondial de l'organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, l’UNESCO, a décidé d’inscrire la vallée de la Qadisha, ainsi que la forêt des cèdres, sur la liste du patrimoine mondial, qui compte à ce jour 759 biens culturels dans le monde, dont 5 au Liban (Baalbek, Byblos, Anjar, Tyr et Qadisha-Arz). La vallée de la Qadisha y figure parce qu’il s’agit de « l'un des plus importants sites d'établissement chrétien au monde, et ses monastères, souvent très anciens, s'inscrivent dans un extraordinaire paysage accidenté. » La forêt des cèdres, dont l’histoire est liée à celle de la Vallée sainte et qui nous intéresse aujourd’hui, y figure parce que c’est « le dernier vestige des forêts antiques et l'un des rares sites où pousse encore le Cedrus lebani, cité 103 fois dans la Bible, un arbre très prisé jadis pour la construction de grands édifices religieux (dont les temples de Jérusalem) ». Cette forêt est protégée par des lois générales et par divers textes spécifiques, toujours valides, dont les premiers datent de l’époque du mandat français.
Alors que le Comité du patrimoine mondial demande aux autorités libanaises, depuis des années, que certaines mesures de protection soient envisagées, notamment celle de dégager les environs de la forêt et d'éloigner les magasins de souvenirs (une horreur !), voilà que Gebrane Taouk décide de nous compliquer la tâche, en faisant des travaux de terrassement à proximité de ce site classé. On croit rêver ! Sachez aussi, que le Threat Intensity Coefficient pour le site de Qadisha-Arz, un paramètre qui évalue l’état de conservation et les menaces qui pèsent sur les sites classés par l’Unesco, sur une échelle de 100 (menaces maximales), a grimpé de zéro dans les années 2000-2001 (où la menace était minimale) à 17 en 2011. Gebrane Taouk n’a pas eu encore le culot de prétendre que ses travaux de cirque pour marier son fils, allaient faire baisser le coefficient. Allah yéstour pour le chiffre de 2014 ! Autre chose. La superficie de la zone classée, la forêt des cèdres proprement dite, est estimée à 10,2 hectares (1 ha = 10 000 m²). Par contre, la zone tampon du site est censée atteindre 646 hectares, soit 6 460 000 m², ce qui représente 3/4 de celle du Bois de Boulogne à Paris et un peu moins de deux fois celle de Central Park de New York. L’Unesco prévient que « de nouvelles constructions à l’intérieur d’une zone tampon peuvent avoir un impact sur un bien du patrimoine mondial et menacer sa valeur universelle exceptionnelle. » Alors franchement, j'aimerai bien savoir qu’est-ce qu’ils en pensent Gebrane et William Taouk ? Wlé ya zalmi achbok ? Laïk, 2ol zone tamponn ! Wlik ya din el aïyr, el sabé beddo yétjawoaz bel Aérz ! Encore une raison qui devrait pousser le ministère public à bouger de lui-même. Afin de le motiver, les députés de la région, Elie Keyrouz et Sethrida Geagea (épouse de Samir Geagea, et nièce de Gebrane Taouk, avec qui elle a toujours eu de très mauvais rapports, soit dit au passage!) ont dénoncé « la défiguration flagrante qui touche les environs immédiats de la forêt historique des cèdres, d’autant plus qu’il met en danger la forêt qui risque d’être retirée de la liste du patrimoine mondial ». Les députés de Bcharré demandent à la municipalité de la ville et au Comité des Amis de la forêt des cèdres (une ONG en charge de la gestion de la forêt) « de prendre position concernant cette grave infraction » et aux ministres de l’Environnement, de la Culture, du Tourisme et de l’Agriculture de « se saisir de cette affaire afin de rétablir la situation qui prévalait, le plutôt possible ». Wait and see.

5. Tout Libanais sait, surtout s’il est originaire du Nord, que dans la mémoire collective libanaise, toutes communautés confondues, aussi bien musulmanes que chrétiennes, le cèdre de notre drapeau national, qui nous rappelle amèrement que tout le Mont-Liban biblique était recouvert par ce majestueux arbre, n’est pas un cèdre du Barouk, ni un cèdre de Maaser el-Chouf, ni un cèdre de Tannourine, mais c’est bel et bien un cèdre de Bcharré-Arz ! Cela s’explique par diverses raisons : la présence de nombreux arbres millénaires dans cette forêt, la légende de la Transfiguration, l’ancienneté de la protection du site (dès le mandat français), la station de ski (la première au Liban) et sa situation géographique (un îlot de verdure caché dans cet environnement aride). C’est pour dire, que les cèdres de cette forêt ne sont vraiment pas comme les autres. Ils constituent le patrimoine de tous les Libanais. Et que personne, pas même le bon Dieu, n’a le droit de défigurer une région aussi symbolique pour tout un peuple, à des fins bassement personnels et mercantiles, en violation aussi flagrante de la loi. L’intéressé, nombriliste comme tout féodal qui se respecte, a le culot de préciser dans son communiqué à 5 piastres, qu’il ne voit dans ce tapage médiatique « qu’une tentative délibérée de certains personnes lésées, de perturber un événement familial et populaire. » C’est c’là oui, encore un adepte de la théorie du complot ! Lamentable.

6. Gebrane et William Taouk auraient dû se renseigner quand même avant d’entreprendre des travaux pharaoniques, même à l’abri des regards, même à 76 km de Beyrouth et même à 2000 m d’altitude. Ils auraient appris par exemple, que depuis le 20 juin 2009, un Schéma Directeur d’Aménagement du Territoire Libanais (SDATL) existe et s’impose aux documents d’urbanisme loco-régionaux sur les 10 452 km2 du Liban. « Mabsout bé7alak BB ? » Chou lakénn ! La lecture de ce document a suscité en moi un bonheur indescriptible. Le Conseil du Développement et de la Reconstruction (CDR) qui en est l’auteur précise dans son introduction que « Le territoire national est le patrimoine commun du peuple libanais. Le devoir de chaque génération de Libanais est de le transmettre, dans l’intégralité de ses richesses, aux générations futures, après en avoir fait un usage raisonné et l’avoir développé selon des voies qui n’altèrent pas son caractère ou le potentiel qu’il représente » Chapeau ! 

En pratique, depuis 2009, la loi libanaise prévoit une utilisation restrictive des terres dans les zones naturelles, qui englobent la forêt des cèdres. Pour ce qui relève de « la haute montagne », au-delà de 1900 m d’altitude, le SDATL prévoit : « Les modifications apportées par l’homme doivent être étroitement évaluées et se restreindre au minimum incompressible. En cas de nécessité, on admettra les pylônes électriques... On évitera de construire d’autres routes... On mettra en place des règles adaptées pour dissuader les constructions... ». Eh bien, ils en prennent un coup les Taouk, père et fils ! A supposer que le cirque de William est à 1899 m, ah ha, la loi a créé ce qu'elle appelle, « le corridor des Cèdres », qui correspond à tout le versant ouest du Mont-Liban, entre 1500 m et 1900 m d’altitude. Pour cette zone, le SDATL précise : « cet espace, très peu habité, revêt une importance capitale, dans la mesure où il constitue le terroir de l’arbre emblématique du Liban, le Cèdre du Liban ». Par conséquent, le schéma directeur d’aménagement du territoire libanais prévoit de « rétablir les continuités écologiques tout au long de ce corridor, par des plantations de cèdres ». Extraordinaire. Il n’est nullement question d’amphithéâtre grotesque pour le mariage ridicule d’un fils à papa ! En dehors des installations liées au ski, les autres développements, industriels, immobiliers ou même routiers, sont totalement exclus. Waouh ! Non, mais on le sait, au Liban, ce ne sont pas les lois qui manquent, c’est leur application qui fait souvent défaut.

7. Et comme on dit dans nos contrées, kel 3érés elo orés. Affaire à suivre.


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