Aller à Rome sans voir le Pape,
c’est comme se rendre à La Mecque sans passer par Médine,
venir à Paris sans traverser la Seine,
naitre à Beyrouth sans visiter Baalbek,
enlacer une femme sans l’embrasser,
manger des pâtes sans huile d’olive,
et faire un film sans le présenter à Hollywood !
Amis, visiteurs, lecteurs et cinéphiles, j’ai
autant de plaisir que d’honneur de vous annoncer que le film documentaire de Tony ElKhoury et Anthony Lappé, « Lebanon
Wins The World Cup », auquel j’ai contribué modestement, sera en compétition officielle au « HollyShorts
Film Festival » qui se tiendra à Hollywood à partir de ce soir.
Hollywood, à l’origine, était
le nom donné à un ranch construit par
un couple américain originaire du Kansas qui est venu s’installer dans cette campagne
californienne en 1886. Le nom a été
emprunté par Mrs Wilcox à des migrants allemands dans l’Ohio, dont la ferme
portait ce « joli nom ». Déjà
des migrants ! Dès leur arrivée, les Wilcox lotiront le terrain acheté, un
600 000 m², autour d’un axe central baptisé « Prospect Avenue », qui sera aussitôt bordé de toyons, des
arbrisseaux de Californie. Progressivement, on y construisit une église, une
école, une bibliothèque, un marché, un bureau de poste, un hôtel et bien
entendu, une taverne pour permettre à tout ce beau monde de se détendre, boire,
manger, rire et se distraire. Et c’est un Français svp qui régalait ! Non mais, même
en se réfugiant dans l’histoire, on ne peut pas être tranquille avec ces
migrants. En 1900, Hollywood ne comptait que 500 habitants et se situait à une
douzaine de kilomètres de Los Angeles où vivaient déjà 100 000 personnes. Aujourd’hui,
il n’y a ni bois ni houx aux alentours, Hollywood
n’est plus qu’un quartier de LA de 141 000 habitants, la Cité des
Anges en compte 4 millions. Il y a longtemps que Prospect Avenue est devenue Hollywood Boulevard, le symbole de la plus
fascinante industrie au monde et de l’histoire de l’humanité, le cinéma américain.
Alors, amis, visiteurs, lecteurs et
cinéphiles, si ça vous tente ou vous êtes dans les parages dans les prochains
dix jours, rejoignez-nous sur le « Walk of Fame » de
Hollywood Boulevard. Votre ravissement est réservé.
D’abord pour découvrir les étoiles des célébrités de l'industrie du spectacle, honorées
par la Chambre de commerce de Los Angeles. La « Promenade de la célébrité » regroupe près de 2 500
personnes du show-biz actuellement. On y trouve Charlie Chaplin, Rita
Hayworth, Matt Damon, James Dean, Grace Kelly, Johnny Depp, Tom Hanks, Martin
Scorsese, Scarlett Johansson, Hans Zimmer, Marlon Brando, Morgan Freeman, Sharon
Stone, Jimi Hendrix, Alfred Hitchcock, Eddie Murphy, Steven Spielberg, Sandra Bullock, Sylvester Stallone, Sting, Jennifer
Lopez, et j’en passe et des meilleures. La liste est longue et il est difficile
de faire une sélection pour tous les goûts. On peut penser ce que l’on veut du
choix des organisateurs, mais enfin, believe it or not, Robert Redford, Clint
Eastwood, Michael Douglas, Brad Pitt, Leonardo DiCaprio ou Madonna, n’ont pas d’étoile
sur Hollywood Boulevard ! Passe encore, mais que vaut cette promenade si
on ne tombe pas sur Al Pacino, Susan
Sarandon et Clint Eastwood ? Le plus étonnant c’est l'absence de Julia Roberts,
l’héroïne de Pretty Woman, qui
pourtant, rencontrera son prince charmant, Richard Gere, sur les trottoirs de ce boulevard de
légende. George Clooney n’y est pas non plus. Mais là franchement, tozz ! De toute façon, sa bonne
étoile, c’est la jolie libanaise, Amal Alameddine. Les astronautes d’Apollo 11, Neil Armstrong et ses compagnons, sont
distingués par leurs étoiles rondes ! Autre singularité, Mohammad Ali. Le champion n’a pas voulu
que son étoile soit sur le sol, mais sur le mur, pour éviter que les badauds ne
marchent sur le nom du Prophète de l’islam. A part ça, ne soyez pas étonner de
tomber sur des personnages de fiction, comme les Simpson, Shrek, Mickey Mouse, Woody Woodpecker ou Godzilla, et
même sur des chiens, comme Rintintin, pour ceux qui s’en souviennent. Enfin, si
un jour on vous appelle pour vous annoncer la bonne nouvelle, sachez quand même
que votre étoile ne sera pas gravée dans du marbre, mais dans une imitation, la
distinction vous coutera 30 000 $
et on marchera sur votre nom, pour ne pas en dire plus, nuit et jour, été comme
hiver.
Photo : Robyn Beck
AFP, Getty Images |
Source : Dolby Theatre |
Source : TCL Chinese Theatre
|
Assise par terre, toujours avec grâce et élégance, Marilyn Monroe a dû forcément pensé un peu en ce 26 juin 1953, à tous les frelons qui lui ont tourné autour dans sa vie. Mais, « Les hommes préfèrent les blondes » fait référence avant tout au titre d’un film d’Howard Hawks, tourné avec les deux actrices et chanteuses américaines, qui devait sortir sur les écrans trois semaines plus tard. La comédie musicale raconte les aventures de deux danseuses de revues. L’une est jouée par Marilyn. Elle est blonde et naïve, et ne pense qu’aux diamants et à épouser un homme riche. Certains diront que c’est toujours d’actualité sous d’autres cieux, mais dans une moindre proportion et ce n’est pas limité aux blondes, soit dit au passage ! L’autre qui est jouée par Jane, est brune et réfléchie. Elle a le sens de la répartie. Mais au grand dam de sa copine, elle ne déniche et s’entiche que d’hommes honnêtes mais peu fortunés. D’actualité tout autant diront certains, mais dans une plus grande proportion que dans le passé et ce n’est pas l’apanage des brunes, loin de là.
Et puisque nous sommes si dispersés, une
anecdote. Dans les détails croustillants de la petite histoire, on apprend que Marilyn Monroe aurait suggéré dans le
but de rester fidèle à sa réputation et à sa célébrité, que les deux actrices laissent les empreintes de leurs poitrines et de
leurs culs, plutôt que celles de leurs mains et de leurs pieds. L’idée fut
rejetée. On était en 1953, bordel ! Il n’y a eu ni mains sur les poitrines ni pieds aux culs, mais
l’actrice américaine obtint qu’on mette
les points sur les « i », et en diamant svp, pour faire référence
à une chanson du film, qui hérissera les poils des féministes d’aujourd’hui, « Diamonds Are A Girl’s Best
Friend ». Bon, il n’y avait qu’une lettre à orner et encore, avec une
fausse pierre. Inutile de vous dire, elle n’a pas fait long feu, on l'a rapidement volé.
Allez, encore une anecdote, mais vraiment
la dernière. Pour le titre comme pour l’histoire, la Twentieth Century Fox s’est inspirée d’un roman d’Anita Loos, publié en 1925, « Gentlemen
prefer blondes » (Les hommes préfèrent les blondes). Et dire, qu’elle
n’en était pas une ! Mais, évidement qu'il y en a un, sachez que l’écrivain-scénariste américaine publiera
la suite des aventures des deux femmes deux ans plus tard sous le titre tout
aussi provocateur, « But gentlemen marry brunettes » (Mais les hommes
se marient avec des brunes). Ce second roman donnera lieu lui aussi à un film qui
sortira dans les salles en 1955. Eh bien voilà, de quoi faire plaisir à tout le
monde !
Amis, visiteurs, lecteurs et cinéphiles, c’est dans ce cadre mythique, au TCL Chinese
Theatre, que se tiendra la 12e édition du « HollyShorts Film Festival ». Le jeudi 18 août, « Lebanon
Wins The World Cup » sera en compétition avec d’autres films documentaires
américains et étrangers pour décrocher
un troisième prix international dans la catégorie du « Best Documentary Short ».
Le film libanais, réalisé avec une contribution américaine, raconte l’histoire
de deux vétérans libanais, Edouard,
un combattant aguerri chrétien, et Hassan,
un guérillero intellectuel musulman, engagés dans des camps opposés durant la
guerre civile libanaise. Les deux hommes se préparent la veille du Mondial de
football de l’été 2014, à soutenir leur équipe favorite, le Brésil. Ce tournoi
leur donne une occasion de se remémorer à la fois, des matchs inoubliables de
1982, alors que l’armée israélienne encerclait Beyrouth, et des batailles décisives
de 1975, comme celle des Grands hôtels. A l’arrivée, Lebanon Wins The World Cup
est un film sur la brutalité de la
guerre libanaise, la passion des Libanais pour le football, tant pour le
Brésil que pour l'Allemagne, la réconciliation islamo-chrétienne et le pouvoir de pardonner.
Pour vous mettre en appétit, il n’y a pas
mieux qu’une bande-annonce. La suite
de l’aventure, sur la page du film. Après Varsovie et Santa Barbara, cap sur
Hollywood. Croisons les doigts et santé à toutes et à tous.