mardi 31 juillet 2012

Quand spermatozoïdes et ovules nous apprennent à être tolérants, et à ne pas être racistes et phobiques ! (Art.69)


Ce beau matin de dimanche quand  j’ai ouvert mon compte Facebook, j’étais loin de me douter un seul instant de l’importance de la découverte que j’allais faire. Enfin, « importance et découverte », excusez mon enthousiasme juvénile, je m’emballe vite quand je suis inspiré. Je poursuivrais avec modération, promis. Donc en ouvrant mon compte FB avant hier je me suis aperçu qu’on m’a fait passer en mode « Journal »  sans rien me demander. Mark Zuckerberg l’avait décidé, point. Alors Bakhos Baalbaki prend acte, soit. Cela fait des mois que je lis et j’entends les uns et les autres débattre sur la nouvelle configuration. Certains font l’éloge de cette présentation « interactive », d’autres pestent contre une présentation « gadget ». Ayant un tempérament de chat, de gouttière en toute modestie, qui n’aime pas qu’on m’impose quoique ce soit, cela m’indispose en soi, mais s’accommode bien des futilités, toute résistance étant inutile et toute réticence étant superflue, je me suis soumis au diktat du jeune boursier, le monde ne s’arrêtera pas de tourner en cette fin de mois à cause de la Timeline de BB, quand même ! La vie continuera comme si de rien n’était.

Sans râler, j’ai procédé alors à quelques réglages nécessaires pour me sentir chez moi. Vous en conviendriez mes très chers amis, amies incluses, le masculin l’emporte, BB n’y est pour rien, il ne fait pas dans la discrimination sexuelle, il n’est point académicien d’ailleurs pour changer cette règle machiste, c’est à peine qu’il essaye de comprendre ce qui lui arrive à une heure matinale, alors que c’est un couche-tard notoire... Et voilà que mon emballement juvénile me fait perdre le fil de mes idées ! Je suis donc dans l’obligation de tempérer mes apartés théâtraux et de revenir à une narration plus conventionnelle. Donc, je disais que vous en conviendriez que c’est important de se sentir chez soi si l’on veut bien recevoir ses amis. Et comme toute présentation, vestimentaire, décorative ou facebookienne reflète notre personnalité, je devais y consacrer un peu de temps afin de peaufiner mon profil bien que nous nous sentons tous bridés au niveau artistique sur la plateforme de notre cher ami Marko, qui sans lui nous ne serons pas là tout de même. Toujours est-il que j’ai survolé mon Facebook pour le relooker, j’ai supprimé des infos et j’ai déplacé d’autres, j’ai profité pour mettre certaines publications « en avant », mes articles, je les ai même numérotés, il y en a 68 au total et à ce jour, le présent est le 69e, quelle coïncidence!, en un an et demi d’analyses politiques, d’impressions diverses et d’activisme bénévole et non intéressé. Je me suis senti fier après le survol de ma production intellectuelle. Mais, le point qui m’a posé problème c’était de fournir des infos sur ma naissance. Je n’en ai pas ou peu et qu’importe. Il faut dire qu’à force de tout faire pour ignorer ma date de naissance, le seul procédé gratuit que j’ai trouvé pour rester jeune, jeune d’esprit entendons-nous bien sur ce point, j’ai fini par l’oublier. Quant à dénicher une photo de ma naissance, cela m’a semblé dénuer de tout intérêt. Alors que mettre, sachant que la section « Naissance » occupe une position stratégique dans le nouveau profil puisqu’elle constitue la Genèse facebookienne ?

Après un moment de réflexion, eurêka ! J’ai appelé la science à mon secours. J'ai choisi de publier cette image originale de la rencontre « micro » de deux gamètes, qui découle de la rencontre « macro » de deux êtres. Deux rencontres qui font qu’on existe en chair et en os, fruit de la passion amoureuse en somme. En me perdant dans la beauté de l’image, deux réflexions m’ont traversé l’esprit. 

D’un côté, j’ai constaté que s’il fallait être deux de sexes opposés pour créer un être humain, naturellement bien entendu, la différence de taille entre la gamète mâle et la gamète femelle est impressionnante. Cela prouve l’importance du facteur « féminin » dans la constitution humaine. Qu’un tel facteur soit perceptible, flagrant, discret ou pas, l’ovule porte le spermatozoïde, comme la femme porte le fœtus. 

D'un autre côté, j’ai découvert que cette photo constituait une merveilleuse leçon de vie. Si les hommes et les femmes peuvent être racistes et phobiques en tous genres, en tous lieux et dans tous les sens (xénophobes, homophobes, islamophobes, christianophobes, maronitophobes, arabophobes, américanophobes...), les spermatozoïdes et les ovules eux, ne le sont jamais ! Ils ignorent couleur de peau, classe sociale, religion, croyance, nationalité, orientation sexuelle, appartenances politique et ethnique ! Tout comme l’amour qui leur a permis de s’unir sans doute. Un spermatozoïde ne fait aucune distinction entre un « ovule-blanc » et un « ovule-noir », entre un « ovule-cadre » et un « ovule-ouvrier », entre un « ovule-chrétien » et un « ovule-musulman », entre un « ovule-libanais » et un « ovule-indien ». Il ne fera même pas la distinction entre un « ovule de gauche » et un « ovule de droite », au sens politique comme au sens histologique, entre un « ovule-démocrate » et un« ovule-républicain » ou entre un « ovule-14Mars » et un « ovule-8Mars », c'est pour dire. Il en est de même pour l'ovule, qui pourrait accepter tout spermatozoïde sans distinction de race ou de classe et j'en passe. Quelle merveilleuse leçon de tolérance qui fera mourir de rage tous les racistes et phobiques sur Terre. L’objectif des gamètes mâles et des gamètes femelles ne se limite pas à perpétuer la vie, brasser les gènes constitue une bien noble cause pour ces cellules sexuées. Et quel autre merveilleux exemple pourrait-t-on trouver pour faire l’éloge du brassage culturel ?

Mais, les aventures des gamètes ne se déroulent pas forcément sous la bannière « peace & love ». Certes, les spermatozoïdes et les ovules ne sont pas racistes, mais la compétition est rude, les contraintes nombreuses et la sélection est terrible. Tout se déroule dans une incroyable course contre la montre car l’espérance de vie de l’ovule ne dépasse pas les 24 heures et celle des spermatozoïdes les plus gaillards les 4 jours. Avec 200 millions de prétendants pour un seul élu, la vie d’un spermatozoïde est loin d’être un long fleuve tranquille. Dès le top départ marquant la fin des galipettes, c’est le parcours du combattant pour les gamètes mâles, à commencer par la survie dans un milieu vaginal hostile, puis le passage d’un col difficile, le franchissement d’une plaine utérine particulièrement fertile et enfin un sacré sens de l’orientation pour ne pas se tromper de carrefour, la rencontre se faisant dans une des 2 trompes selon que l’ovule venait de l’ovaire gauche ou de l’ovaire droit. A l’échelle humaine c’est un peu comme si les Roméo devaient s’engager dans un marathon avant de retrouver leur Juliette. Une folie ! Ainsi, même à l’échelle microscopique, l’homme propose et la femme dispose. Voilà donc un joli clin d’œil de la vie et une belle leçon de choses.

Code pénal libanais: « Les relations sexuelles contre nature sont punies d'emprisonnement » (Art.68)



Affaires de l’arrestation de 36 homosexuels dans un cinéma de Beyrouth et la chasse aux sorcières lancée par un jeunot présentateur-conservateur de télé, Joe Maalouf, à travers son émission Inta 7or sur la MTV, contre la communauté gay. Voilà encore une preuve, comme s’il en fallait d’ailleurs !, de l’hypocrisie, de la schizophrénie, du conservatisme et de l’archaïsme du Liban dans certains domaines. En tous cas, tant que la loi libanaise condamne les homosexuels, il n’y a aucun espoir de voir un jour l’attitude des autorités et de la population changer.

L’article 534 du Code pénal libanais stipule : « Les relations sexuelles contre nature sont punies d'emprisonnement, entre un mois et un an, et d'une amende entre 200 000 et un million de livres libanaises ».  

Cet article est archaïque pour au moins 3 raisons :
- chacun est libre de son orientation sexuelle, naturellement ;
- l’homosexualité est répandue dans la nature, aussi bien chez les humains que chez les animaux, aujourd'hui comme dans le passé; c’est une foutaise de dire qu’elle est « contre nature »;
- aucune société des pays développés, notamment occidentaux, ne condamne l’homosexualité.

Au passage, un survol de la législation libanaise montre que le « blasphème » est aussi puni par un mois à un an d’emprisonnement (Article 473). L’insulte publique de la religion, est condamnée de 6 mois à 3 ans de prison (Article 474). Les articles 487, 488 et 489 châtient l’adultère, mais sont moins sévères avec les coureurs de jupons ! Le comble c’est sans doute l’article 562 qui accorde des circonstances atténuantes pour les crimes d’honneur.

Pour revenir à l'aberration de l'article 534, il reste à savoir, quel député ou politicien et quel curé, imam, sayyed ou cheikh, oseraient demander l’abolition d'un article aussi archaïque -et des autres dans la foulée- des articles qui n’ont pas leur place dans une société respectueuse des droits de l’homme et des libertés fondamentales !