vendredi 21 décembre 2018

Nous respirons un air empoisonné au Liban et personne ne s'en soucie (Art.585)


Ouf, la COP24 est passée complètement inaperçue, Dieu merci. Non mais il ne manquait plus que des experts viennent remettre en cause le sacro-saint pouvoir d'achat du peuple et nous gâcher de surcroit deux réveillons d'un coup, le foie gras et la dinde aux marrons de Noël, ainsi que les confettis et les serpentins du Nouvel An. Certains s'y préparent depuis un an! Enfin, nous avons carte blanche pour « polluer sans culpabilité et consommer sans entraves ». Voilà un slogan de Mai-68, revu et corrigé par l'actualité ahurissante des dernières semaines, un nanar qui a occupé les médias de France et du monde entier pendant des semaines. Avec leurs fans et émules, de l'extrême gauche à l'extrême droite, le mouvement des gilets jaunes a réussi à reléguer les préoccupations écologiques existentielles de l'humanité loin derrière les considérations égocentriques politico-consuméristes. Temporairement, fort heureusement.

Toujours est-il que de fil en aiguille et d'actualité en actualité, la carte a fini entre mes mains et maintenant sous vos yeux. Il s'agit de la représentation du niveau de pollution en NO2 du pourtour méditerranéen et de l'Union européenne. Elle a été réalisée et publiée par l'Institut royal météorologique des Pays-Bas (KNMI), chargé d'exploiter les données concernant la météo et la qualité de l'air. Ce travail n'a été possible que grâce à Sentinel-5 Precursor, un satellite d'observation de la Terre mis en orbite par l'Agence spatiale européenne dans le cadre du programme Copernicus, « les yeux de l'Europe sur la Terre », lancé en octobre 2017. A l'aide d'un instrument dénommé Tropomi, le satellite européen mesure divers gaz présents dans l'atmosphère terrestre. La carte représente la moyenne enregistrée entre les mois d'avril et de septembre 2018.

Si certains ne connaissent ni la formule ni le nom de ce composé chimique, tout le monde a déjà vu et inhalé ce gaz toxique. La bande rouge-brune dans les cieux de Beyrouth, Athènes, Paris, Londres, New York et d'autres grandes métropoles, le fautif c'est lui, en partie, le dioxyde d'azote. L'odeur insupportable et irritante de certaines rues certains jours dans certaines villes, c'est encore lui le fautif en partie, le dioxyde d'azote.

Inutile de préciser, qu'au niveau du plancher des vaches, il ne fait pas bon de respirer dans certaines régions du monde. Quand on regarde la carte euro-méditerranéenne publiée par le KNMI de plus près, les zones à hauts risques sautent aux yeux. Elles sont coloriées en rouge-brun justement. Les zones en bleu-blanc ne sont pas pour autant des lieux de jouvence. Loin de là, elles sont simplement moins polluées.

Carte de la pollution atmosphérique au dioxyde d'azote (NO2), établie par l'Institut royal météorologique des Pays-Bas, grâce aux mesures réalisées entre les mois d'avril et de septembre 2018, par un satellite d'observation de la Terre mis en orbite par l'Agence spatiale européenne

En France, sans grande surprise, les zones les plus polluées en NO2 se situent à Paris et ses environs (où se trouve le 2e plus important aéroport en Europe, CDG), mais aussi et dans une moindre mesure, sur la Côte d'Azur. On devine même l'A6, l'autoroute du Soleil, illustrée par une trainée blanchâtre avec le nœud brun autour de Lyon. En Espagne, c'est Madrid et Barcelone. Au Portugal, c'est Lisbonne et Porto. En Italie, sans surprise aussi, Rome, Naples, et tout le nord de la botte italienne, de Turin à Venise avec un gros nœud autour de Milan. Au Royaume-Uni, ce sont surtout les régions de Londres (1er aéroport en Europe), Manchester et Liverpool. En Allemagne, c'est notamment la région de Francfort et un peu moins, Hambourg et Berlin. Le triangle le plus pollué en NO2 d'Europe est formé par Bruxelles, Cologne et Amsterdam, une zone dense, industrialisée, où se situent le plus grand port d'Europe (Rotterdam ; et le port d'Anvers aussi) et le 3e plus grand aéroport européen.

Sur le plan général, on devine la principale route maritime de la Méditerranée, mer Rouge/Manche, à la trainée blanchâtre de la pollution des navires. On devine aussi les chaines montagneuses des Alpes et des Pyrénées, sensiblement à l'abri, à leur couleur bleu foncé. Il est aisé de voir que la Norvège et la Suède sont les pays européens les moins pollués par le NO2 (la densité humaine est respectivement de 14 et 23 habitants/km2), alors que la Belgique et les Pays-Bas sont les plus touchés (la densité humaine est respectivement de 372 et 412 habitants/km2). On peut dire également que l'Allemagne est plus polluée par le NO2 que la France (l'électricité est produite à 51% par des combustibles fossiles dans le premier, alors qu'elle est à 72% d'origine nucléaire pour le second).

En dehors de l'Union européenne, les zones les plus polluées en NO2 sont Moscou et Saint-Petersbourg pour la Russie, Istanbul et Ankara pour la Turquie, Athènes pour la Grèce. Au Maghreb, c'est surtout la région d'Alger en Algérie, Tunis en Tunisie, Tripoli en Libye et dans une moindre mesure, Casablanca au Maroc.

Au Proche-Orient, les données ne surprendront aucun connaisseur. En Egypte, c'est la région du Caire, bien évidemment. En Palestine et en Israël, ce sont les régions israéliennes qui sont les plus pollués en NO2. Amman, Homs et Damas ne sont pas en reste. Et nous voilà enfin, au pays où coulaient jadis le lait et le miel, le Liban. A part une partie de la zone reculée du Hermel, le pays du Cèdre est entièrement colorié en rouge-brun. C'est une pure folie. Tout le pays, du nord au sud, et de l'est à l'ouest, est au seuil maximal. Ainsi, tous les Libanais, toutes tendances politiques et appartenances communautaires confondues, respirent un air toxique pour la santé humaine.

Ah, mais nous pouvons nous consoler en disant que notre air est aussi pollué en NO2 que celui des Parisiens, des Londoniens et des Romains, entre autres. Une maigre consolation aussitôt balayée par d'autres considérations, comme le niveau de vie, cela va de soi, mais surtout, la qualité de vie. L'étude de 231 villes du monde menée en 2018 par la société de conseil Mercer (basée à New York), portant sur 200 critères (logement, transports, nourriture, habillement, appareils ménagers, loisirs, etc.), a montré que la qualité de vie des Amsterdamois leur permet de se hisser à la 12e place, les Berlinois à la 13e, les Parisiens à la 39e, les Londoniens à la 41e, les Romains à la 57e et les Athéniens à la 86e place. Les Telaviviens, nos ennemis jurés n'est-ce pas, ont non seulement un air moins pollué que les Beyrouthins, mais en plus, leur qualité de vie leur permet d'être à la 104e place. Même les Stambouliotes, dont la ville est très polluée par le NO2, ont une bien meilleure qualité de vie que nous (134e place). Hélas, la qualité de vie de nous autres Beyrouthins ne nous permet que d'être à la 181e place, devant les Algérois (184e place), mais derrière les Cairotes (178e place). Oui mais, nous restons la Suisse de l'Orient quand même!

Faut pas rêver. Regardez la carte de la Suisse, la vraie, celle d'Occident. Elle est pratiquement dominée par le bleu-blanc, alors que la Suisse de l'Orient est dans le rouge-brun. Il n'y a qu'un malheureux petit point rouge-brun en Suisse. Il correspond à la région de Zurich, qui peut s'enorgueillir d'être la 2e ville du monde en termes de qualité de vie. Rien à voir avec les 9 000 km2 rouge-brun qui couvrent près de 90% du territoire libanais. La surface de la pollution libanaise en NO2 dépasse celle des régions parisienne et milanaise réunies, voire même celle d'une grande métropole comme Le Caire.

Le smog de Beyrouth un 7 mars 2016
Photo Amer Ghazzal, Barcroft Media, Getty Images

Le dioxyde d'azote est produit par les moteurs à combustion (voitures, bus et camions), les activités industrielles (usines) et les centrales thermiques (Zouk, Jiyé, etc. ; y compris les générateurs électriques privés dispersés sur tout le territoire libanais, notamment à Zahlé, qui est si fière d'avoir le courant 24h/24, grâce à des dizaines de moteurs, oubliant au passage, qu'elle a aussi la pollution qui va avec! ; désormais, il faudra écouter davantage les doléances des Libanais qui ont la malchance d'habiter près des centrales électriques publiques et privées à Beyrouth, à Jounieh, à Tripoli, à Tyr, à Baalbek et ailleurs), ainsi que les feux de forêts (volontaires ou induits par le réchauffement climatique, qui ravagent le monde chaque année), et enfin, les incinérations improvisées et sauvages (comme on le voit aux quatre coins du Liban avec l'incendie des ordures ménagères). Tout cela explique pourquoi le Liban entier est rouge-brun. Comment voulez-vous qu'il en soit autrement? Et c'est précisément dans ce contexte écologique catastrophique, que des (ir)responsables libanais envisagent résoudre la crise chronique des déchets au Liban, en ayant recours aux incinérateurs.

Du fait de sa structure chimique radicalaire (possédant un électron libre), le dioxyde d'azote est un gaz instable. Et pour compliquer la donne, il faut savoir aussi que sous certaines conditions, deux molécules de NO2 peuvent se combiner pour générer, d'une manière réversible, une molécule N2O4, le peroxyde d'azote. Les deux gaz sont présents dans l'atmosphère dans des proportions qui dépendent de la pression atmosphérique, et surtout, de la température ambiante. Du charabia pour beaucoup, mais ne vous inquiétez pas, vous allez devenir experts en la matière. Regardez la photo ci-dessous. Si la barre au-dessus de Beyrouth est d'un rouge-brun foncé, c'est du NO2 (en grande partie). Si c'est d'un jaune/orange-brun clair, c'est du N2O4 (en grande partie). L'un comme l'autre sont des polluants atmosphériques, très néfastes pour l'environnement, et de puissants oxydants, très nuisibles pour la santé, humaine et animal.

Même quantité de dioxyde d'azote (NO2) soumis à des températures différentes. A droite, une température plus basse conduit à la formation de peroxyde d'azote (N2O4) - Photo Wikipédia

Plus grave encore, le dioxyde d'azote est un précurseur d'autres polluants nuisibles. Sous l'effet des UV en journée, il génère de l'ozone, O3 (NO2 → NO + O, puis O + O2 → O3) , qui à basse altitude, se comporte comme un puissant oxydant. La nuit, l'ozone peut redonner du dioxyde d'azote (O3 + NO → NO2 + O2) et refermer le cercle vicieux. Et ce n'est pas tout. Les lignes de haute tension, par temps humide, génèrent de l'ozone. Les inquiétudes des résidents de Mansourieh ne doivent plus être prises pour des caprices! Les moteurs électriques, ça beau être considérés comme propres, génèrent aussi de l'ozone. L'ozone est très bien à haute altitude seulement et en quantité limitée. A basse altitude, c'est une catastrophe sanitaire et écologique. Il fait partie du fameux smog, la brume brunâtre qui couvre les villes les plus polluées du monde. L'ozone troposphérique irrite les yeux, les muqueuses et les voies respiratoires, il peut provoquer de l'asthme, un œdème des poumons et des maladies pulmonaires. Il peut aussi affecter le rendement agricole et affaiblir les plantes, les rendant plus vulnérables aux insectes et aux maladies. Alors résumons-nous : une circulation automobile intense + des embouteillages + une belle journée ensoleillée + peu de vent + des montagnes = pic d'ozone. Eté comme hiver, what else? A Paris, on le connait très bien, parce qu'on le mesure et on tente d'y remédier à long terme.

A Beyrouth, on fait mieux, on ne s'en (pré)occupe pas, et du coup, on a un problème en moins à régler. Il est là le génie libanais, dans la politique de l'autruche. Apparemment, la dernière fois que le site internet ERML, le sigle anglais de « Surveillance des ressources environnementales au Liban », a été mis à jour, c'était en 2014. Et pourtant, l'ERML explique sur sa page d'accueil que « le projet (ERML) répond aux priorités environnementales définies par le ministère de l'Environnement, à savoir... l'amélioration de la qualité de l'air urbain ». Foutaises.


Le dioxyde d'azote, le peroxyde d'azote, l'ozone, et j'en passe et des meilleurs, sont des gaz dits « oxydants », qui provoquent in vivo des réactions chimiques en chaine, dites d'oxydation. La grille de jardin qui rouille, l'avocat qui noircit et l'huile de noix qui rancit, relèvent aussi de l'oxydation. Le processus fait partie intégrante de la vie. Même à l'état normal, les organismes vivants produisent des oxydants et des radicaux libres. Toutefois, certaines conditions amplifient le phénomène (alimentation déséquilibrée, tabagisme, pollution, maladies, stress, exposition au soleil, etc.) et d'autres au contraire, l'atténue (alimentation équilibrée riche en fruits). Les oxydants et les radicaux libres sont particulièrement nuisibles pour les organismes vivants. Ils sont responsables de l'accélération du vieillissement cellulaire et de l'apparition de certains cancers, ainsi que de diverses maladies cardio-vasculaires et pulmonaires.

Capture d'écran du documentaire publié par Human Rights Watch, il y a un peu plus d'un an, « Lives at Risk: Open Burning of Waste in Lebanon », sur l'incinération irresponsable des ordures ménagères au Liban. Le gouvernement et les municipalités libanaises peuvent résoudre le problème des déchets, sans passe par l'incinération sauvage ou officielle, s'ils mettent leurs neurones et finances pour atteindre cet objectif: en installant des centres de tri sur leurs communes, et en obligeant et incitant les Libanais à y venir pour trier leurs ordures eux-mêmes, comme en Suisse, justement!

Quelques jours avant la célébration du 75e anniversaire de l'indépendance du Liban, l'autoroute du littoral a connu un embouteillage monstre. En cause, apparente, les préparatifs du défilé militaire du 22 novembre. Tout le monde a tiré à boulets rouges sur l'armée libanaise, comme si l'axe routier est une promenade de santé le reste de l'année, alors que le problème est beaucoup plus profond. Au Liban, tout est fait pour la voiture et en dépit du bon sens, comme je l'ai expliqué dans l'article sur le sujet. La pollution euro-méditerranéenne en dioxyde d'azote, illustrée sur la carte publiée par l'institut hollandais, n'a rien de surprenant, surtout pour le pays du Cèdre.

Alors, pour diminuer la toxicité de l'air dans le monde, particulièrement au Liban, il va falloir prendre des mesures draconiennes à tous les niveaux, individuel, municipal, gouvernemental et international. Sinon, c'est l'empoisonnement de toutes les populations du monde à petit feu. Selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé, « environ 91 % des habitants de la planète respirent un air pollué, ce qui entraîne quelque 7 millions de décès chaque année », soit plus de 19 000 par jour (13/min), dont 500 000 personnes par an pour le Grand Moyen-Orient. « Un tiers des décès imputables aux principales maladies non transmissibles (accident vasculaire cérébral, cancer du poumon, infarctus du myocarde et broncho-pneumopathie chronique obstructive) sont dus à la pollution de l’air. »

L'autoroute littorale le 16 novembre 2018: "Et si on parlait du désastreux aménagement urbain du Liban et de Beyrouth en particulier"

Le Liban est actuellement rouge-brun, pour la seule pollution au dioxyde d'azote. Pour passer au bleu-blanc, il faut donc agir sur tous les paramètres possibles et imaginables :

. mettre en place un système de mesures sérieux des divers polluants atmosphériques (les oxydes d'azote, le monoxyde de carbone, les particules fines, etc.), concernant les principales villes du Liban, avec mises en ligne quotidiennes des mesures enregistrées; eh oui, la lutte contre la pollution atmosphérique commence ici! ;
. limiter la mise en circulation des voitures, bus, camions, motos et mobylettes, dans tout le pays et le nombre de véhicules par foyer ;
. instaurer des normes de plus en plus strictes concernant les véhicules et les contrôles techniques ;
. retirer du marché automobile les véhicules trop polluants, notamment les « diesels sales » (il y en a 43 millions en Europe, dont 9 millions en France; allez savoir combien il y a au Liban!) ;
. développer des transports en commun dignes de ce nom, propres, sécurisés et climatisés ;
. lancer la réhabilitation des trains, notamment entre Tripoli et Sour (abandonnés un peu trop vite) ;
. développer le transport maritime quotidien entre Beyrouth et les principales villes côtières (Tripoli, Jbeil, Jounieh, Damour, Saïda, Sour);
. encourager la production électrique par les énergies renouvelables et propres, aux niveaux public, privé et individuel;
. faciliter la circulation des piétons et des cyclistes dans les grandes villes, afin d'encourager les citadins à ne pas prendre la voiture systématiquement (en dégageant les trottoirs et en rendant cette circulation possible, confortable, en toute sécurité, sans risquer sa vie!) ;
. renforcer le Code de la route en sanctionnant sévèrement les infractions qui affectent la fluidité de la circulation et engendre des embouteillages (comme le stationnement gênant ou se garer en double file) ;
. limiter la vitesse sur les routes ;
. instaurer le principe de la circulation alternée en périodes critiques (les jours pairs circulent les voitures aux plaques d'immatriculation paires et les jours impairs celles aux plaques impaires) ;
. encourager le co-voiturage par tous les moyens (surtout les incitations fiscales) ;
. envisager la construction de ponts maritimes (ex. entre Mar Mkhaël/Jisr - Antélias-Naccache) ;

. programmer le basculement de toutes les démarches administratives sur internet (se déplacer pour un papier doit devenir l'exception et non la règle comme c'est le cas actuellement) ;
. encourager le télétravail (travail à distance);
. lancer le vaste chantier de la décentralisation administrative ;
. déménager certaines entités publiques et même privées en dehors de Beyrouth ;
. avoir à l'échelle du Liban et du Grand Beyrouth, un « schéma directeur », une approche globale de l'urbanisme qui prend en compte les impératifs en matière de qualité de vie, de logement, de mixité sociale, de cohabitation communautaire, de transport, de stationnement, de commerces, d'études, d'emplois, de loisirs, d’environnement, etc. ;
. interdire l'édification de tours, de centres commerciaux ou d'universités dans les ruelles de Beyrouth (qu'on les installe ailleurs, sur les grands axes, à Dbayé par exemple);

. taxer davantage les camions, bus, navires et avions ;
. taxer davantage le kérosène, l'essence, le diesel, le mazout ;
. lancer un projet d'envergure de reboisement de toutes les rues et routes au Liban;
. imposer la norme du « pollueur-payeur », les pollueurs devant payer d'une manière proportionnelle aux dégâts causés par leurs pollutions, qu'ils soient des individus, des entreprises ou des pays ;
. des productions toujours plus importantes et des produits/services toujours moins chers est une catastrophe pour la Terre toute entière; l'humanité n'a pas d'autres solutions à long terme que celle de la décroissance à tous les niveaux;
. développer le recyclage par tous les moyens ;
. baisser sa consommation électrique (pour le chauffage comme pour la climatisation, c'est du ressort de tout un chacun) ;
. réduire le volume de ses propres déchets (recycler c'est bien, ne pas produire de déchets c'est mieux, chacun doit assumer ses responsabilités!) ;
. abandonner définitivement l'idée des incinérateurs des ordures ménagères au profit du recyclage intensif et de la réduction des déchets ;
. et en attendant, préserver l'alimentation traditionnelle libanaise, une variante du célèbre « régime méditerranéen », pauvre en viande et en graisse d'origine animale, riche en légumes secs, céréales, huile d'olive, ail, oignon, légumes et fruits, qui fournissement à l'organisme des molécules dites « anti-oxydants », qui protègent les cellules des attaques des polluants-oxydants ; on peut y rajouter, les épices et le vin rouge.

Mais enfin, si ce n'est pas moi qui vous le dis, personne ne vous mettra en garde contre ce « tueur invisible ». L'air au Liban est empoisonné, les dirigeants du pays sont plus préoccupés par leurs parts de fromage, que par la santé d'un peuple, dont la majorité a toujours mieux à faire et accepte encore d'être le dindon de la farce. A part ça, « tout va très bien, Madame la Marquise »