lundi 5 juin 2017

Le retrait des Etats-Unis de l'Accord sur le climat : l'obsession de « l'America first » de Donald Trump conduira à « l'Anti-Americanism second » dans le monde (Art.440)


Comme c'était prévisible, le président des Etats-Unis a décidé de se retirer de l'accord sur le climat conclu à Paris dans le cadre de la COP21. La décision de Donald Trump est suffisamment grave qu'elle suscite un tollé médiatique et quinze réflexions.

1. L'ACCORD INTERNATIONAL SUR LE CLIMAT : UNE DÉCLARATION DE L'ETAT D'URGENCE SUR TERRE

L'Accord sur le climat concerne l'engagement de 194 pays du monde (plus l'Union européenne), le 12 décembre 2015, à prendre des mesures efficaces à l'avenir « en contenant l'élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et en poursuivant l'action menée pour limiter l'élévation de la température à 1,5 °C » (Article 2).

Il faut bien dire qu'il est urgent d'agir. Nous sommes à 0,85 °C déjà. Si on ne fait rien, nous aurions jusqu'à 4,6 °C de plus à la surface du globe terrestre à la fin du 21e siècle, par rapport à la fin du 20e siècle. Continuer comme si de rien n'était et les conséquences seront dramatiques et irréversibles pour tous: fonte des glaces, montée des eaux, acidification des océans, augmentation des précipitations (en Amérique et Europe du Nord), inondations, canicules, sécheresse (en Méditerranée), disparitions d'espèces, déplacements de populations, rendement agricole abaissé, sécurité alimentaire menacée, etc.

2. LES CONSÉQUENCES DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LA PLANÈTE BLEUE, NOTAMMENT AU LIBAN

Le changement climatique aura trois conséquences certaines, concrètes et majeures pour tout le monde. Il affectera les températures, les précipitations et le niveau des eaux. Le Liban sera affecté de plein fouet. D'une part, il pleuvra moins dans notre contrée, entrainant de graves problèmes d'approvisionnement en eau douce et de distribution d'eau potable. Déjà qu'on n'est pas gâtés. Au pays où coulaient jadis le lait et le miel, ça la fout mal. Nous connaitrons par ailleurs des épisodes de canicules de plus en plus tôt et de plus en plus long. Qui dit chaleur, dit climatiseur, d'où une hausse astronomique de la consommation électrique. Là aussi, déjà qu'on n'est pas gâtés. Ce n'est pas une Fatmagül Sultan qu'il va nous falloir, mais des douzaines de centrales électriques flottantes.

Toujours est-il que la plus spectaculaire conséquence pour l'ensemble des pays de la Planète bleue sera la montée des eaux. Toutes les régions côtières, des îles entières et de grandes villes dans le monde, dont Venise, Amsterdam, Londres, Hongkong, Tokyo, Sydney, Bombay, Singapour, Alexandrie, Rio, Buenos Aires, Miami ou même New York, sont menacées à long terme d'être englouties en grande ou en petite partie par les eaux. A 2 °C, scénario optimiste, les océans monteront de 4,7 m et engloutiront des terres actuellement peuplées par 280 millions de personnes. A 4 °C, scénario pessimiste, les océans monteront de 8,9 m, un tiers de la biodiversité périra et l'humanité devra faire face à plus de 600 millions « de déplacés et de réfugiés climatiques »

Les simulations photographiques réalisées par l'organisation américaine Climate Central, concernant les villes de Londres, Sydney et New York, et insérées dans cet article, font vraiment froid dans le dos.



Au Liban, la Méditerranée pénétrera dans Beyrouth, Tripoli, Jounieh, Saïda, Jbeïl et Tyr. Dans la capitale libanaise, l'eau arrivera au niveau de la rue d'Arménie, mais aussi aux avenues Pierre Gemayel et Emile Lahoud ; les fêtards de Mar Mikhaël pourront siroter leur Blue lagoon les pieds dans l'eau ; on pourra faire de la plongée du côté du Biel ; Zeitouneh Bay rejoindra l'Atlantide ; les étudiants de l'AUB pourront faire quelques longueurs sans quitter le campus universitaire ; notre Raouché national diminuera de taille ; la plage de Ramlet el-Baïda se vengera du protégé de Monsieur et de son projet pompeux Eden Rock Resort et la piste ouest de l'aéroport Rafic Hariri sera inutilisable à moins de recourir aux hydravions. Et ce n'est pas tout. Une partie de l'autostrade littoral baignera dans l'eau ; les avenues de Paris et de Charles Helou seront totalement englouties ; près de Dora et de Bourj Hammoud il faudra utiliser les vieux vaporettos importés de Venise qui n'en aura plus besoin, puisque la Cité des Doges aura disparue ; les dépenses engagées pour de nouveaux ponts sur l'autoroute côtière et pour le nouveau port de Jounieh, relèveront du gaspillage de l'argent public puisqu'ils ne serviront plus à rien et à personne, à part les poissons ; on retrouvera Nader Saab, le roi du botox, réfugié en haut d'un de ses panneaux publicitaires ; la marina de Dbayé, he he he, c'était une bonne idée, mais tant d'effort pour rien aussi, la mer reprendra ses droits ; les prostituées de Maameltein devront racoler un peu plus haut ; les dernières terres agricoles de Tabarja serviront de rizières à un riz résistant à l'eau salée ; Eddé Sands et leurs friends devront installer leurs lits de plage sur le bitume de l'actuel autostrade ; et j'en passe et des meilleures.

Vous trouverez ci-dessous la simulation cartographique de Climate Central pour les côtes libanaises, notamment à Beyrouth.


3. S'OCCUPER DES GAZ À EFFET DE SERRE OU DU MAIRE DE LONDRES, TRUMP SAIT CHOISIR

Au niveau du climat, tous les voyants sont déjà au rouge sauf pour le grand bouffon de la Maison Blanche. Malgré ce contexte alarmant, Donald Trump trouve quand même que c'est le moment idéal pour annoncer le retrait des Etats-Unis de l'Accord sur le climat et de mettre toute son énergie pour exploiter la récente attaque terroriste odieuse de Londres. « Au moins 7 morts et 48 blessés à cause d'une attaque terroriste et le maire de Londres dit qu'il n'y a 'pas de raison de s'alarmer!' » Sadiq Kahn parle de la présence policière massive dans sa ville suite à l'attaque et non de l'attaque elle-même. Mais il n'y a rien à faire, comme disait Brassens, « le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con » et le con de Washington n'a rien voulu comprendre.

Le principal gaz à effet de serre (GES) est le CO2, le dioxyde de carbone. On y retrouve dans une moindre mesure, le méthane et le protoxyde d'azote. Rien qu'entre 1990 et 2011, les émissions annuelles de CO2 ont augmenté de 54%. Pour atteindre l'objectif de l'Accord de Paris, une hausse des températures maxi de 2 °C, l'humanité doit réduire de 70% ses émissions de GES en 2050 par rapport à leur niveau en 2010. L'Accord sur le climat n'éliminera pas totalement les catastrophes citées précédemment. Il limitera simplement les dégâts. Pour y parvenir il est impératif de contrôler diverses activités humaines: l'extraction et la combustion des énergies fossiles (pétrole, gaz), la production électrique, les transports terrestres, aériens et maritimes, la déforestation, l'agriculture intensive, etc. Inutile de dire que le combat est loin d'être gagné. De nos jours, en hiver, on chauffe les terrasses de café de Paris, en prévision de l'été, on installe une demie douzaine de climatiseurs dans les appartements de Beyrouth, et toute l'année, on roule à Miami dans des voitures qui peinent à franchir le cap des 200 km avec 20 litres d'essence. Salut les Terriens, nous sommes le désastre de l'Univers.

4. L'EGOCENTRISME ET LA LÉGÈRETÉ DE TRUMP EN ANNONÇANT LE RETRAIT DES ETATS-UNIS DE L'ACCORD DE PARIS 

Tout le monde en parle, mais peu de gens connaissent les termes exacts utilisés par le président du pays le plus puissant du monde pour annoncer un événement aussi grave (à partir de 32:00). Ça vaut le détour. « Afin de remplir mon devoir solennel de protéger l'Amérique et ses citoyens, les États-Unis se retireront de l'Accord sur le climat de Paris, mais entameront des négociations pour réintégrer soit l'Accord de Paris ou une transaction entièrement nouvelle, sur des termes justes pour les États-Unis, ses entreprises, ses travailleurs, ses personnes, ses contribuables. Nous sortons donc. Mais nous allons commencer à négocier, et nous verrons si nous pouvons faire un accord équitable. Et si nous pouvons, c'est génial. Et si nous ne pouvons pas, ça va. En tant que président, je ne peux avoir d'autres considérations avant le bien-être des citoyens américains. » Tout y est : égocentrisme, simplisme, légèreté, populisme, répétition, contradiction, mercantilisme et arrogance. C'est du Trump tout craché.

5. LES ETATS-UNIS ET L'ENVIRONNEMENT : DE GRANDS GASPILLEURS DE RESSOURCES ET EMETTEURS DE GAZ A EFFET DE SERRE

Aussi grave que ça puisse l'être, l'Accord sur le climat a prévu un tel renoncement dans son article 28. Donc, ce n'est pas tant le retrait en soi qui choque le monde depuis jeudi, c'est plutôt l'identité du pays qui a décidé d'y recourir. Les Etats-Unis sont les plus grands générateurs du principal gaz à effet de serre de la planète, après la Chine. Ces deux pays sont responsables respectivement des 17,89% et des 20,09% du CO2 émis dans l'atmosphère. Ils sont suivis par la Russie (7,53%), l'Inde (4,10%), le Japon (3,79%), l'Allemagne (2,56%), le Brésil (2,48%) et le Canada (1,95%). Par comparaison la France est à 1,34%


Si tous les habitants du monde vivaient comme les Américains, nous aurions besoin des ressources de cinq planètes-Terre. Pas de quoi pavoiser pour les autres pays non plus, mais quand même, ce sont deux planètes-Terre de moins qu'il nous faudrait, si l'humanité vivait comme les Suisses, les Russes, les Allemands, les Français, les Anglais, les Japonais ou les Italiens. L'année dernière, « l'overshoot day » est tombé un 8 août. Ce qui signifie qu'en sept mois seulement, nous avons consommé la totalité des ressources que la planète Terre pouvait renouveler au cours des douze mois de l'année 2016. En l'an 2000, ce « jour du dépassement » tombait le 1er novembre, et en 1987 encore, c'était le 19 décembre. C'est comme si nous n'avions plus rien sur le compte bancaire à partir du 17 du mois. Nous sommes en déficit chronique depuis 1970. Lions, tigres, singes, éléphants, rhinocéros, baleines, tous les animaux sauvages sur Terre, sans parler des insectes, peuvent un jour ou l'autre disparaître. Pour certaines espèces, elles ne sont plus que quelques centaines, voire quelques milliers tout au plus. 

Avec le recul, on s'aperçoit que les êtres humaines ont géré la Terre d'une manière totalement irresponsable. Si Dieu a vraiment créé Adam, il ne faut vraiment pas s'étonner qu'il se désintéresse de ses rejetons. Sans l'ombre d'un doute, nous ne méritons pas cette perle de l'Univers

En tout cas, s'afficher climatosceptique passait encore dans l'autre millénaire, plus aujourd'hui. L'activité humaine est la cause principale du réchauffement des airs, des terres et des océans. C'est une certitude quasi absolue. C'est dans ce contexte accablant pour les Américains et gravissime pour l'ensemble de l'humanité, que Donald Trump a décidé de placer les Etats-Unis avec la Syrie et le Nicaragua, les deux seuls pays du monde à être en dehors de l'Accord sur le climat. Le premier pays a l'excuse d'être plongé dans la guerre, et le second juge l'Accord de Paris pas suffisamment contraignant. Au total, c'est donc le duo Trump-Assad contre le reste du monde. Qui l'aurait cru?

6. LES JUSTIFICATIONS ÉCONOMIQUES ET NATIONALISTES DU PRÉSIDENT AMÉRICAIN

Pour justifier sa décision, Trump a avancé essentiellement des arguments économiques. « L'Accord sur le climat de Paris est tout simplement le dernier exemple de Washington entrant dans un accord qui désavantage les États-Unis au bénéfice exclusif d'autres pays, laissant les travailleurs américains, que j'aime, et les contribuables, absorber les coûts en terme de perte d'emplois, de salaires inférieurs, d'usines fermées et une production économique considérablement réduite. » Pas un mot ni sur l'enjeu pour l'humanité, ni sur le fait que les Américains sont les plus grands gaspilleurs et pollueurs sur Terre. 

Comme tout bouffon dans son genre, il s'est même payé le luxe de se moquer de l'objectif de l'Accord sur le climat. « Même si l'Accord de Paris a été mis en œuvre intégralement, avec la conformité totale de toutes les nations, on estime qu'il ne produirait qu'une réduction de deux dixièmes d'un degré Celsius, pensez à cela, de la température mondiale d'ici l'an 2100 ». Trump style ! 

Par contre, il n'a pas hésité à évoquer l'argument nationaliste dans ce dossier. « Il y a également des problèmes juridiques et constitutionnels sérieux. Les dirigeants étrangers en Europe, en Asie et dans le monde entier ne devraient pas avoir plus à dire en ce qui concerne l'économie américaine que nos propres citoyens et leurs élus. Ainsi, notre retrait de l'Accord représente une réaffirmation de la souveraineté de l'Amérique. » Quoi de mieux pour refléter l'incapacité du président du pays le plus puissant au monde à comprendre l'essence même de tout accord international.

7. DANS LA LIGNE DE MIRE, LES AIDES AUX PAYS EN DÉVELOPPEMENT

Pour Donald Trump, le Fonds vert pour le climat est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « Au-delà des sévères restrictions énergétiques infligées par l'accord de Paris, celui-ci comprend encore un autre plan visant à redistribuer la richesse des États-Unis par le biais du soi-disant Green Climate Fund, un joli nom, qui appelle les pays développés à envoyer 100 milliards de dollars aux pays en développement (…) Et personne ne sait même où va l'argent (…) Dans le cadre de l'Accord de Paris, des milliards de dollars, qui devraient être investis ici-même en Amérique, seront envoyés aux pays qui ont pris nos usines et nos emplois. Alors pensez à cela. » 

Ce que le président américain ne parvient évidemment pas à comprendre, c'est que ce Fonds est censé aider les pays en voie de développement, à combattre les effets des changements climatiques (surtout qu'ils ne sont pas aussi responsables de ce désastre que les pays développés ; sans des aides financières, ils auront donc d'autres priorités), assurer le développement (comme les pays développés, dont les Etats-Unis justement), sans nuire pour autant à l'environnement (comme l'ont fait l'oncle Sam et ses friends, pendant des décennies). Une subtilité qui n'est évidemment pas à la portée des esprits simplistes comme Trump et ses fans. Comment voulez-vous expliquer au bouffon qui préside les Etats-Unis, que les Américains n'ont pu atteindre leur niveau de développement et leur mode de vie actuels qu'à deux conditions : en gaspillant les ressources de la Terre et en polluant la Planète bleue depuis des lustres.

8. UNE DÉCISION PRÉVISIBLE MOTIVÉE PAR LES DÉCONVENUES DE TRUMP, NOTAMMENT DANS LE RUSSIAGATE

La décision de Trump est parfaitement cohérente avec le personnage et le contexte politique. 

Primo, parce que c'était un engagement de campagne de Donald Trump. D'ailleurs, la majorité des Républicains, leaders et électeurs, y étaient favorables, contrairement aux Démocrates. Ils se sont réjouis de la décision. 

Secundo, parce que le bouffon de la Maison Blanche enchaine les déconvenues depuis quatre mois, sur le Muslim Ban (il n'arrive pas à appliquer son décret d'interdire à des ressortissants musulmans de venir aux Etats-Unis), le Mexican Wall (il n'a pas réussi ni à trouver les moyens financiers pour le construire ni à le faire payer par les Mexicains), l'Obamacare (il a eu du mal à s'en débarrasser complètement) et surtout le RussiaGate (l'étau se resserre sur lui et son entourage, il est tellement coincé qu'il a décidé de virer le directeur du FBI qui enquêtait sur ce scandale). Il est donc clair qu'il ne lui reste que la seule sortie de secours économique pour sauver la face vis-à-vis de ses soutiens républicains et éloigner le plus longtemps possible le spectre de la destitution. Et pour cela, il est prêt à tout, même à faire la danse du sabre devant les Saoudiens. « C'était un voyage très très réussi, croyez-moi »

Tertio, parce que le président républicain ne peut pas constituer l'exception à la règle, lorsque des extrémistes arrivent au pouvoir, ils ne mettent jamais de l'eau dans leur vin. Le pouvoir les radicalise davantage, surtout dans une évolution politique défavorable et un environnement hostile. Il faut d'ailleurs ne pas oublier que Donald Trump est un populiste sur le plan politique et un businessman sur le plan privé. Sa décision est cohérente avec sa double casquette.

9. LES AMÉRICAINS SE SOUCIENT PEU DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

George W. Bush avait déjà refusé de signer le protocole de Kyoto. Quand cet accord international conclu lors de la COP3 pour limiter les émissions de gaz à effet de serre est passé au sénat américain en 1997, 95 sénateurs ont voté contre, 0 pour. Ce protocole n'a jamais été ratifié par les Etats-Unis, ni sous Bush ni sous Obama, alors que l'Union européenne l'a parfaitement respecté. Toutefois, il faut savoir aussi que des centaines de maires, représentant les villes américaines les plus peuplées et plusieurs grands Etats américains, ont pris des mesures drastiques pour respecter l'accord climatique. Le problème n'est donc pas né avec Trump et les Républicains en 2017, il est plus ancien et plus ancré dans la mentalité américaine. Les motifs invoqués par Bush hier, et par Trump aujourd'hui, ne sont pas climatosceptiques, ils relèvent uniquement d'ordre économique.



Les Etats-Unis pourraient être suivis par d'autres pays du monde, grands émetteurs de gaz à effet de serre. Parmi les 15 pays dont les émissions de dioxyde de carbone par habitant sont les plus élevées, on retrouve 6 pays arabes du Golfe. Les plus grands émetteurs de CO2 au monde par habitant, sont les Qataris, ils émettent 2,5 fois plus que les Américains, c'est pour dire. Toujours par habitant, les Saoudiens, eux aussi, émettent plus de CO2 que ces derniers. Les Américains, les Australiens, les Canadiens, les Russes, les Japonais, les Allemands et les Anglais, émettent entre 1,5 et 3 fois plus de CO2 que les Chinois, les Français, les Espagnols, les Italiens, les Turcs ou les Libanais. Les Koweitiens pour qui le monde entier s'est mobilisé en 1990, qui sont pourtant les troisièmes générateurs de CO2 au monde par habitant, n'ont même pas encore dédaigné ratifier l'Accord sur le climat, comme les Iraniens et comme une quarantaine de pays dans le monde. 

Eh oui, Donald Trump n'a pas complètement tort, au moins sur deux points : certains pays se foutent de la gueule du monde et il faut se méfier de l'envoie de centaines de milliards de dollars à des pays en développement ravagés par la corruption. Les Américains ne sont pas les seuls à hypothéquer l'avenir de la Planète bleue, et à refuser de changer radicalement leur mode de vie et leur économie.

10. CONSÉQUENCES A COURT TERME DU RETRAIT DES ETATS-UNIS DE L'ACCORD SUR LE CLIMAT

Aucune, absolument aucune. Donald Trump feint d'ignorer que les Etats-Unis ne pourront effectivement se retirer de l'Accord que le 4 novembre 2020. Ironie de l'histoire, cette date coïncidera avec la prochaine élection présidentielle américaine et le respect de l'Accord de Paris sera forcément un thème important de la prochaine campagne présidentielle. A supposer que Trump sera encore en place à cette date, il ne pourra pas accélérer le processus car le retrait de tout pays est régi par l'article 28 de l'Accord, qui prévoit trois ans de délais pour demander le divorce et un an de préavis avant que celui-ci ne soit prononcé. Le prochain président américain pourrait donc revenir sur cette décision. Dans tous les cas, le président français, Emmanuel Macron, qui se retrouve de facto comme le fer de lance des défenseurs de l'Accord sur le climat a été très clair sur ce sujet : « L'accord de Paris est irréversible et sera mis en œuvre ». Il a déjà obtenu le soutien de l'Union européenne, de l'Inde et de la Chine.

11. CONSÉQUENCES A MOYEN TERME

Comme l'a fait remarquer John Fitzgerald Kennedy lors d'un discours de campagne en 1959, « les Chinois utilisent deux pinceaux pour écrire le mot "crise", un coup de pinceau représente le danger, l'autre l'opportunité ». Voilà pourquoi JFK a conseillé ses compatriotes, « en cas de crise, soyez conscient du danger, mais reconnaissez l'opportunité ». L'opportunité de tirer des leçons et de rectifier le tir. La volonté du nouveau président américain de se brouiller avec les Européens, telle qu'elle s'est manifestée lors des sommets de l'OTAN et du G7, ainsi qu'avec le reste du monde, en piétinant un accord vital pour notre planète qui a fait l'unanimité, représente à la fois une « crise » et une « opportunité » pour le monde.

Cette politique isolationniste aura deux conséquences majeures. D'une part, elle renforcera les liens intrinsèques de l'Union européenne. C'est une grande opportunité pour l'Europe de confirmer son rôle d'unique et de véritable concurrent des Etats-Unis dans le monde. Dès qu'il avait tourné le dos, Angela Merkel a tenu à affirmer publiquement que le Vieux continent ne pouvait plus compter sur le Nouveau monde. C'est un appel clair à ses partenaires pour agir notamment aux niveaux de la politique étrangère, de la défense, de l'économie, etc.

D'autre part, elle développera les liens extrinsèques de l'Union européenne. Là aussi, c'est une grande opportunité pour l'Europe de renouer avec la Chine, l'Iran et la Russie. C'est dans ce cadre qu'on doit inscrire l'invitation de Vladimir Poutine par Emmanuel Macron. Par le traitement très avantageux des Américains, les Saoudiens poussent les Européens sur le chemin des Iraniens. La déclaration du Premier ministre chinois à Berlin est une réponse directe à Donald Trump : « la Chine maintiendra ses responsabilités concernant le changement climatique ». L'Union européenne discutera de gaz avec l'Iran et la Russie, moins polluant que le pétrole et le charbon, et d'énergies renouvelables avec la Chine, la voie d'avenir.

12. CONSÉQUENCES A LONG TERME

Parc solaire de Boléro au Chili
en activité depuis le 1er décembre 2016.
Avec 300 millions € d'investissement,
ses 475 000 panneaux assurent les besoins
électriques de 191 000 foyers.
EDF (France) détient la moitié des parts
Certes, en sortant de l'Accord sur le climat, les Etats-Unis réaliseront des économies importantes, continueront à exploiter les énergies fossiles et produiront sans trop se soucier de l'environnement. Mais, c'est une stratégie qui se retournera forcément contre les Américains. Parti comme c'est parti, si le retrait des Etats-Unis se confirment en 2020, c'est l'Europe et la Chine qui développeront et maitriseront le mieux la transition énergétique et le secteur des énergies renouvelables. Les investissements européens et chinois dans ces domaines sont considérables. L'Europe prévoit d'investir 500 milliards d'euros entre 2015 et 2020, dans le cadre d'un plan général qui concerne beaucoup de secteurs d'activités, dont une partie sera réservée aux projets durables. La Chine envisage de dépenser 361 milliards de dollars entre 2016 et 2020 dans le domaine des énergies renouvelables, une partie concernera le secteur nucléaire. 

En renonçant à respecter les contraintes de la COP21, en se plaçant seul contre tous et en rejetant le combat afin de sauver la planète pour des motifs bassement économiques et de courte vision, les Etats-Unis prennent un triple risque: de perdre une partie de leur leadership dans le monde au profit de l'Europe et de la Chine, d'entrainer des actions de boycott des produits américains dans le monde même de faible ampleur et d'augmenter l'anti-américanisme spécialement dans les pays occidentaux.

13. TRUMP SOUFFRE DU « COMPLEXE DE MACRON »

Il est parfaitement clair, Donald Trump souffre du complexe de Macron. Patience, puisque les mandats des présidents américain et français se chevaucheront, l'avenir le prouvera d'une manière incontestable. Mais d'ores et déjà, nous avons suffisamment d'éléments pour l'affirmer. Trump vs. Macron, tout oppose ces deux hommes ou presque: vieux / jeune ; fils à papa / self-made-man ; businessman aux six faillites / banquier d'affaires brillant ; errance politique démocrate-indépendant-républicain sur plus de 40 ans / fulgurante ascension au sommet de l'Etat en moins de 5 ans ; élu à 70 ans / élu à 39 ans ; homme populiste de bas de gamme / homme politique de haut de gamme ; conservateur / progressiste ; stupide / intelligent ; grossier / fin ; laid / beau ; et j'en passe et des meilleures. 

Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises. Les faces-à-face n'ont fait qu'aggraver le complexe d'infériorité que ressent Donald Trump devant Emmanuel Macron. La poignée de main et la bise à Angela Merkel ont agacé au plus haut degré le premier. Et comme ce n'est jamais deux sans trois, il a fallu que le marcheur en chef de l'Elysée en remette une couche et mette le bouffon de la Maison Blanche KO.

14. MACRON GAGNE SON MATCH CONTRE TRUMP PAR KO ET EN TROIS ROUNDS

Peu de temps après la conférence de presse de la Maison Blanche pour annoncer le retrait des Etats-Unis de l'Accord de Paris, Emmanuel Macron a appelé Donald Trump pour lui signifier gentiment qu'il vient de commettre « une erreur pour les intérêts de son pays et de son peuple, et une faute pour l'avenir de notre planète ». Profitant de l'événement, il s'adressera par la suite aux Français, aux Américains et au reste du monde, à travers deux allocations, l'une en français et l'autre en anglais

Si le maître des horloges a estimé que « l'heure est grave », il a tenu à souligner dans un premier temps, la détermination de l'Hexagone à assumer ses responsabilités, contrairement aux Etats-Unis. « La vocation de la France est de mener ces combats qui implique l'humanité toute entière. C'est pourquoi la France est placée à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique. » Et pour couper court aux manœuvres trumpistes destinées à noyer le poisson dans une renégociation de l'Accord sur le climat pour l'adapter aux intérêts des Etats-Unis, il a affirmé avec beaucoup de force « nous ne renégocierons pas un accord moins ambitieux en aucun cas ».

Dans un deuxième temps, le marcheur en chef de l'Elysée a mis en garde le peuple américain. « Ne vous trompez pas sur le climat, il n'y a pas de plan B car il n'y a pas de planète B ». Conscient du rôle qu'on attend de lui, il a ajouté, « ce soir les Etats-Unis ont tourné le dos au monde, mais la France ne tournera pas le dos aux Américains ». Et comme toute crise est une opportunité et parce que « la France n'abandonnera pas le combat », le président français a lancé un appel « à tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs et citoyens engagés, que la décision du président des Etats-Unis a déçu » pour venir « travailler ici avec nous sur des solutions concrètes pour le climat (...) vous trouvez dans la France une seconde patrie ».

Pour conclure son message en anglais, il fallait que Macron frappe fort, très fort. Deux heures auparavant Donald Trump avait terminé son allocution par une phrase, qui non seulement souligne le caractère irresponsable de sa politique, mais qui laisse supposer que le président américain souffre gravement d'un complexe par rapport au président de la France. Il est si exaspéré par le fait que l'accord entre les 194 pays du monde sur le climat soit appelé « l'Accord de Paris » qu'il a affirmé que « j'ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburgh, pas de Paris » et « qu'il est temps de placer Youngstown, Ohio, Detroit, Michigan, Pittsburgh, Pennsylvanie, avec beaucoup d'autres endroits dans notre grand pays, avant Paris, en France. Il est temps de rendre à l'Amérique sa grandeur ». C'était le talon d'Achille de Trump, Macron savait où il devait frapper. Profitant de cette faiblesse, le président français n'avait plus qu'à réaffirmer au monde entier sa détermination de gagner la bataille engagée pour le climat car « partout où nous vivons et qui que nous soyons, nous partageons tous la même responsabilité : rendre sa grandeur à notre planète ». Et pif ! et paf !, en moins de dix minutes, Macron a mis son adversaire KO. Détourner le célèbre slogan de Trump, qui est de Ronald Reagan d'ailleurs, pour mieux ridiculiser son auteur et bien ressortir le caractère étriqué de sa politique, alors là, chapeau !

15. GRANDEUR ET DÉCADENCE D'UNE NATION QUI N'EN FINIT PAS DE FASCINER LE MONDE, LES ETATS-UNIS

De l'autre côté de l'Atlantique, les Américains anti-Trump sont consternés par leur président. Constatant que ce « national disaster » devient au fil des mois un « international disaster », ils sont nombreux à prendre des initiatives pour montrer une autre face de l'Amérique au monde

Les industries de l'automobile et du pétrole ont fait pression pour dissuader le président américain de franchir le Rubicon. Elles sont conscientes que la mauvaise réputation créée par Trump, affectera forcément l'économie américaine. De nombreux PDG ont fustigé cette décision, dont ceux de Disney, Goldman Sachs, Tesla, etc. Pour l'ancien Secrétaire d'Etat, John Kerry, « on se souviendra de ce choix comme l'un des plus honteux qu'un président ait pris ». D'après cet artisan de l'Accord sur le climat, qui a travaillé dur avec Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et chef d'orchestre de l'Accord de Paris, « aujourd'hui, c'est le jour pour les villes, les Etats et les entreprises de toutes tailles, de s'engager publiquement à "vivre par Paris" »

Ainsi, la résistance s'organise. Un front écologique américain se dessine. Il est guidé par Michael Bloomberg, l'ancien maire de New York. Une alliance de plus de 200 entités, incluant des maires et des gouverneurs, des universités et des entreprises (dont Hewlett-Packard et Mars), des villes (comme Los Angeles, Atlanta et Pittsburgh) et des Etats (Californie, New York et Washington), comptent proposer un plan de secours à l'ONU dont l'objectif est de « faire tout ce que les Etats-Unis auraient fait s'ils étaient restés engagés ». Encore une preuve de la grandeur et de la décadence d’une nation, qui n’en finit pas de fasciner le monde.

vendredi 19 mai 2017

Mode d'emploi pour devenir la risée du monde en un clin d'oeil : faire carrière dans Tsahal, être ministre de la Culture, porter une robe de Jérusalem et aller au Festival de Cannes (Art.436)


Aïe, aïe, aïe, c'était pas une bonne idée. On peut penser la moitié d'un quart d'un instant que la ministre israélienne de la Culture a souhaité profiter du Festival de Cannes, la plus grande manifestation narcissique sur Terre et une des plus polluantes pour l'environnement, en tapis rouges et en robes jetables, pour adresser un message de paix et de fraternité au monde. Oh la la, naïfs et naïves, arrêtez de penser et allez vous recoucher. Nous penserons à votre place. A moins que vous ne décidiez d'ouvrir les yeux et de lire la suite.

A gauche, photo réelle de Miri Regev, ministre israélienne de la Culture
à l'ouverture du Festival de Cannes le 17 mai 2017,
portant une robe avec une vue panoramique de Jérusalem.
A droite, photo détournée de Miri Regev portant une autre robe, taillée sur
mesure pour elle par des internautes, avec en toile de fond,
une image de Gaza sous les bombes israéliennes.

Miri Regev est actuellement députée du Likoud et ministre du gouvernement Netanyahou. Ça ne vous donne pas déjà une idée sur son formatage politique? Ah, mais on a plus que ça dans les archives. Flashback. A 18 ans, la jeune israélienne décide de rejoindre les « Gedudei no'ar 'ivri », Gadna pour les connaisseurs, les bataillons de la jeunesse hébraïque. Elle y reste trois ans. C'est une sorte de cours-prépas facultatifs de l'armée israélienne réservés aux lycéens en vue de les préparer au service militaire obligatoire. Bon, disons une sorte d'endoctrinement, très utile pour augmenter la vocation des jeunes israéliens pour rejoindre l'armée. Dans ce programme militaire, on s'entraîne à tirer dès l'âge de 14 ans, élément fondamental pour augmenter la culture des ados, n'est-ce pas? On étudie aussi la géographie d'Israël, essentiel pour apprendre par coeur la chanson nationaliste que Jérusalem est la capitale éternelle d'Israël, que la Cisjordanie est le gruyère Judée-Samarie du temps biblique avec quelques trous d'air palestinien inexpliqués et que tous les salauds de la Terre se liguent actuellement pour tenter de rompre le lien qui unit le peuple élu à la Terre sainte, et patati et patata et blablabla. 

Général Miri Regev, porte-parole de l'armée
israélienne, durant la Guerre de Juillet
Photo Niv Calderon, 2 août 2006
Miri Regev commencera sa véritable carrière professionnelle comme représentante du porte-parole du Commandement israélien du Sud. Elle enchainera ensuite pour le poste de porte-parole adjointe de l'armée israélienne. Dans le cadre des préparatifs pour faire face à la deuxième Guerre du Golfe et l'invasion américaine de l'Irak, elle sera nommée Coordinatrice des efforts nationaux de relations publiques auprès du Premier ministre Ariel Sharon. Elle sera également chargée de censurer la presse et les médias sous motif de protéger la sécurité nationale, en empêchant la publication de rapports qui nuisent aux intérêts d'Israël. En 2005, c'est le summum de sa carrière militaire, elle est promue porte-parole de Tsahal


Sud de Beyrouth, Guerre de Juillet 2006
(12 juillet-14 août)
A l'époque, Miri Regev était porte-parole
de l'armée israélienne
A ce propos, vous ne vous souvenez peut-être pas, mais nous l'avons très bien connu au Liban. On se serait bien passés d'ailleurs. C'est elle qui tentait de justifier l'acharnement hystérique de l'armée israélienne sur le pays du Cèdre pendant 33 jours durant la guerre de Juillet 2006, qui rappelons-le, a fait plus de 1 200 morts et 5 000 blessés, et qui nous a coûté une douzaine de milliards de dollars, l'équivalent de la moitié de notre PIB de l'époque. 

Ah non mais c'est clair de tout ce qui précède, elle était prédestinée à la Culture, n'est-ce pas ? Colonel puis général de l'armée israélienne, elle n'entame sa carrière politique qu'en 2008, à l'âge de 43 ans, en tant que députée du Likoud. Elle sera engagée dans le gouvernement de Netanyahou en 2015.

Enfants israéliens dédicaçant les obus
qui seront déversés sur le Liban pendant
33 jours durant la Guerre de Juillet 2006
"Pour Nasrallah, avec amour, d'Israël et Danièle"
Comme hobby, Miri Regev pratique la xénophobie. Non, pas à l'égard des Palestiniens, voyons. A l'égard des immigrés africains, qui seraient comme « un cancer dans notre corps ». Bizarre de ne pas être portée sur le mélange des cultures pour une fille d'immigrés, dont le père vient du Maroc et la mère d'Espagne! La ministre israélienne a refusé de participer à la cérémonie d'ouverture des JO de Rio en 2016, car elle faisait le chabbat. En tant que ministre de la Culture, elle pense que les artistes israéliens qui reçoivent des fonds publics doivent être « fidèles » à l'Etat d'Israël. Il faut dire que ces gens sont souvent de gauche et très critiques à l'égard de ce tout ce qu'elle peut bien représenter.

Général Miri Regev, porte-parole de Tsahal,
 lors de l'évacuation de Kfar Darom
Gaza, 18 août 2005
Photo Wikimedia Commons
Général Miri Regev, ministre israélienne de la Culture à ses heures perdues, ne connait rien à son ministère. Elle y tombe comme un cheveux dans la soupe. Elle a fait la grande partie de sa carrière au sein de l'armée israélienne. 25 ans de service svp ! Ce n'est donc pas étonnant qu'elle soit la risée du monde en venant à Cannes pour faire de la propagande politique, sous prétexte de Culture, en montant les marches portant une robe dont le bas était bordée par une image panoramique de la ville de Jérusalem où l'on aperçoit le Mur Occidental, la Tour de David et le Dôme du Rocher. Le détournement sarcastique était donc évident et tout trouvé. Sans l'ombre d'un doute, une photo de Gaza, de Tyr ou de Beyrouth, sous un déluge de fer et de feu de Tsahal, aurait mieux convenu à sa robe, sa carrière et son état d'esprit. Pour une éditorialiste israélienne de Haaretz, cette robe est « de mauvais goût, agressive et colonialiste ».

Le message de Miri Regev à Cannes fait partie de la propagande officielle de l'Etat d'Israël qui est martelée sous différentes formes. Dans cette version, la ministre israélienne veut « fêter les 50 ans de la réunification de la ville » et « célébrer les 50 ans de la réunification de Jérusalem », comme on peut le lire sur de nombreux sites israéliens, comme The Times of Israël, et pro-israéliens, à l'instar du site néo-conservateur américain, Dreuz. Elle l'a avoué elle-même : « Cette année, nous fêtons les 50 ans de la libération et de la réunification de Jérusalem. Je suis fière de célébrer cette date historique par le biais de l’art et de la mode. Je suis heureuse que ce travail réalisé par le styliste israélien Aviad Herman soit si émouvant et qu’il honore le beau statut de notre capitale éternelle, Jérusalem ». Foutaises. Non mais, arrêtez de dire des bêtises madame Regev, comme dirait le jeune prodige de l'Elysée !

Sans remonter à l'époque de Mathusalem et polémiquer stérilement, la dite réunification de Jérusalem s'est faite au cours de la guerre des Six Jours en 1967. Elle n'est pas reconnue par la communauté internationale. Ainsi, Jérusalem-Est, sera forcément la capitale de la Palestine. C'est la clé de voûte de la paix dans le conflit israélo-palestinien. Israël ne pourra pas s'y opposer éternellement car la partie Est de la ville est actuellement occupée, annexée et colonisée par Israël, en violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies et du droit international.

Alors que Miri Regev était au ministère de la Culture depuis un moment, l'Unesco -United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization- a adoptée au cours de l'Assemblée plénière tenue le 18 octobre 2016, une résolution historique, sur une proposition présentée par sept pays arabes (dont le Liban, l'Egypte, l'Algérie et le Maroc), malgré l'opposition de six pays (dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Allemagne), et l'abstention de 26 pays (dont la France), qui est venue nous rappeler une vérité fondamentale. Dans ce texte composé de 41 points, qui énumère toutes les violations culturelles commises par l'Etat hébreux dans la ville, Israël est systématiquement désigné par la « Puissance occupante » de Jérusalem-Est. Les Israéliens feraient mieux d'en prendre acte au lieu de continuer à aggraver leur cas et à ternir leur image dans le monde. 

Faire carrière dans Tsahal, puis être ministre de la Culture, et décider ensuite de porter une robe de Jérusalem pour venir enfin au Festival de Cannes parler d'art, de mode, de culture, d'émotion et d'honneur, non mais franchement, on ne pouvait pas faire mieux comme mode d'emploi pour devenir la risée du monde en un clin d'oeil. Chapeau! 

lundi 15 mai 2017

Série « Allô ! » Coup de fil satirique entre François Hollande et Emmanuel Macron (Art.434)


- EM : Arrête de m'appeler fiston, enfin! Arrête de m'appeler tout court d'ailleurs.
- FH : Je ne t'ai jamais appelé « Tout Court ». Tu passes trop de temps sur YouTube mon grand. Tu confonds avec Sonia.
- EM : Quelle Sonia?
- FH : Sonia Tout Court, la boite de créa de bandes-annonces. Trailers, if you prefer.
- EM : Ahhh, je comprends maintenant d'où vient la légende que tu es quelqu'un de très drôle en privée. Non mais, c'est quoi le rapport vieux?
- FH : Ecoute Manu, je me suis bien gardé de te le dire hier sur le perron de l'Elysée devant tout le monde, mais ton élection est une fiction. Enfin, il faut qu'on te le dise quand même, sinon, tu vas finir par croire le contraire!
- EM : Pas étonnant que tu aies raté ton quinquennat, toi. Toujours décalé. Bon, il faut que tu t'y fasses François, c'est fini pour toi. T'as le blues au début, mais c'est normal. La passation de pouvoir a eu lieu hier. Si tu te souviens, je t'ai bien soufflé à l'oreille, bon vent! Tu peux vérifier tout en replay sur YouTube justement. Coucou, this is the end, beautiful friend, this is the end, my only friend, the end comme le chantent The Doors. Tu peux les écouter en boucle, superbe.
- FH : Ah mais j'ai eu largement le temps de m'y faire à l'idée. Tu penses bien. J'étais à découvert dans les sondages depuis des années.
- EM : Tiens, tu ne peux que remonter à partir d'aujourd'hui.
- FH : Et toi, ne peux que chuter à partir de demain.
- EM : Oh, difficile de battre ton record d'impopularité ! Mais dis-moi, je viens de trouver un scooter dans le garage de l'Elysée. Il ne serait pas à toi par hasard?
- FH : Justement c'est pour ça que je t'appelle. Est-ce que tu le veux?
- EM : Pourquoi faire? 
Closer 10 janvier 2014
- FH : Hey, c'est celui de Julie! Enfin, celui de mes escapades nocturnes pour voir Julie Gayet. Tu te souviens pas ? Quand je t'ai embauché pour faire le standard comme secrétaire général de l'Elysée, je t'avais demandé de dire à la grosse vache lorsqu'elle appelle, que je suis allé manger un kebab avec Karim. Tu te rappelles? J'allais la voir incognito, en scooter. C'était celui-là. J'étais un génie du système B.
- EM : On dit système D, D pour débrouillardise. Mais pour toi, c'est effectivement système B, B comme bêtise.
- FH : Ou B comme baisé, plutôt ! J'ai l'air de quoi maintenant à cause de toi, premier cocu de la République française? Dis-moi le légionnaire d'honneur, t'es fier de toi?
- EM : Plutôt le dernier dindon de la farce présidentielle. Ex-aequo avec Sarko, si ça peut te faire plaisir.
- FH : Rigole bien et profites-en, tant que ça dure. Bon, sérieux, écoute, je me suis dit que ce scooter pourrait te servir.
- EM : Tu parles de me servir, la première chose que Brigitte a faite quand elle l'a vu, c'est de confisquer les clés, de couper les câbles de la batterie et d'arracher la plaque d'immatriculation.
- FH : Ah non mais quelle maitresse elle doit être, olé olé. Bon sérieux, comme Première dame, elle est plus classe que les miennes! Et surtout, plus sexy. Sauf qu'il paraît qu'elle t'interdit de manger des cochonneries, de faire des soirées chips & schweppes, et comble du malheur pour un homme, de pisser debout et de choisir les coloris de tes costumes. Elle n'est pas drôle ta vie, t'auras vraiment besoin de ce scooter, crois-moi. Bon, je te filerai un double des clés. Tu auras le scooter avec le fameux casque, he he he, et je te ferai un prix.
- EM : Et tu comptes me le vendre en plus! Parce que ton nouveau salaire ne te suffira peut-être pas? J'ai lu que tu pourrais frôler les 30 000 €/mois. Rien que pour siéger au Conseil constitutionnel et faire la causette avec Fabius au Palais-Royal, 14 000 € mensuels svp. Et question retraite, tu es bien loti on dirait: 5 184 € comme ancien président de la République, 6 208 € comme ex-député de la Corrèze, 3 473 € comme ancien conseiller de la Cour des comptes et 235 euros comme ancien président du Conseil général de Corrèze, soit une retraite globale à 62 ans de 15 100 € net par mois. Pour un socialiste qui « n'aime pas les riches », tu dois être rongé par la haine de soi!
- FH : Fais pas le psy de comptoir s'il te plait! Je peux m'y mettre moi aussi. Tiens, comment elle a trouvé la literie dame Brigitte?
- EM : Un ex-président ne devrait pas dire ça, tu le sais mieux que tout le monde. Enfin, je ne devrais pas me mêler de tes affaires, mais tu devrais distribuer tout ce que tu vas gagner au-delà de 3 999 € aux pauvres, pour que tu puisses t'aimer à l'avenir et faire la paix avec les riches, puisque désormais, tu en fais partie.
- FH : L'insolence de la jeunesse, je vous assure! Mais enfin, tu sais bien fiston, question confs, je ne vais pas en faire beaucoup. Pour l'instant, on me réclame uniquement à l'Association des « sans-dents » de Trifouilly-les-Oies. Quand à ma biographie, je ne suis pas aussi baraqué que ton pote d'Obama: 60 millions de dollars de droits d'auteur, le veinard. Mais qu'est-ce qu'on lui trouve à celui-là? J'étais plus va-t'en-guerre que lui. Quel trouillard il a été, quand on a décidé d'aller tordre le coup à la girafe de Damas! En tout cas, je te signale que moi, contrairement à lui, je suis obligé d'éditer ma biographie à compte d'auteur. Je vais payer l'impression, la diffusion, la publicité et même les gens pour l'acheter et la lire. C'est quand même pas drôle. Je ne souhaite ça à personne, même pas à mes pires ennemis, mes ex.
- EM : Te fatigue pas, elles se débrouillent beaucoup mieux que toi et sans toi. Mais enfin, tu comptes faire pleurer dans les chaumières peut-être? T'as qu'à téléphoner à Chuck Johnson, un pote de Steve Bannon, le conseiller stratégique du bouffon de la Maison blanche, qui est impatient de travailler avec moi. Pas moi! Tu lui diras que tu détiens la preuve que je suis homo et il te filera une prime de 5 000 $. Il a promis de payer quiconque en apportera la preuve. 
- FH : Ah bon! Oh, je ne suis pas riche comme Crésus, mais je ne suis pas Judas non plus! Et puis ça va, tu ne vas nous la jouer encore longtemps la fable de l'ex-banquier, beau gosse, golden boy et roi des fusions d'entreprises, qui achète des costards à 450 € du Sentier à Paris, même pour le jour de sa première communion à l'Elysée, comme voulait nous faire croire ta « porte-parole sans voix », comme disait le magazine Marianne, Laurence Haïm. Dans le genre naïve à côté de la plaque et des pâquerettes, la journaliste franco-israélienne n'a pas fait dans la dentelle. Pendant la passation de pouvoir, elle faisait de la pub pour Vuitton, qui a « prêté » à Brigitte une robe « spécialement dessinée » pour elle. Non mais, par charité chrétienne peut-être?
- EM : François Hollande, si t'es au chômage, moi je travaille.
- FH : Bon, oublie la vente de mon scooter et le financement de ma bio. On a un gros gros problème tous les deux. Qu'est ce qu'on fait de Valls?
- EM : Au diable. Il trouve que nous sommes tous les deux « méchants », toi dans un certain cadre, et moi, sans codes et sans limites. Il pense de « de manière immodeste, on a besoin de moi au Parlement ». Mais c'est le container bleu pour lui. Il n'est pas recyclable.
- FH : Même pas comme coursier entre l'Elysée et Matignon? Tu sais, il connait bien la route. T'as qu'à lui filer mon scooter.
- EM : Niet. Et puis quoi encore, t'es gonflé. En tant qu'ex-président, il paraît que l'Etat t'a payé de superbes bureaux meublés et équipés rue de Rivoli. On m'a dit aussi que tu auras droit à sept collaborateurs et deux agents de service. VGE, Chirac et Sarko ont même deux voitures de fonction et deux chauffeurs. Alors, tu trouveras bien une petite place pour ton ex-Premier ministre quand même.
- FH : Surement, mais je n'ai plus envie de voir sa tronche de cake tous les matins. J'ai qu'une envie quand je le vois, c'est de lui tirer les oreilles. Il faut dire le physique s'y prête. Tu me diras le comportement aussi.
- EM : C'est vrai que tu peux être drôle quand même! Ecoute François, c'est pas que je m'ennuie, mais faut j'y aille. Je dois annoncer justement la nomination d'Edouard Philippe, le maire du Havre, comme Premier ministre.
- FH : Qui ça? Enfin, c'est quoi son nom de famille, on n'a pas compris? Non mais sérieux, pas lui! C'est le cousin de Trevor Philips, le psychopathe amerloque du jeu vidéo GTA 5. 
- EM : Sois fair-play François!
- FH : Mais voilà pourquoi Alain Juppé ne veut pas « d'opposition frontale » avec toi! Des dizaines de députés des partis socialiste et écologique recyclés dans En Marche pour les prochaines législatives, une centaine de candidatures en cours de négociation à droite et à gauche, et un PM issu des rangs des Républicains qui a milité deux ans au Parti Socialiste, section Rocard. T'es un trapéziste!
- EM : François, économise ta salive, tu passeras pour le petit déj un de ces quatre.
- FH : On aura tout vu en France. Tu te prends pour le druide de la Gaule et on te prend pour le messie-sauveur! Tu sais, tu devrais aller mollo avec le grand faste des cérémonies officielles. Achtung baby, elles rendront la « France insoumise » un jour ou l'autre. On pourrait en discuter autour d'un verre au Danton quand tu veux. Je peux me libérer dans une heure.
- EM : Pour moi c'est le Bonaparte et c'est pas avant juillet.
- FH : Saperlipopette, mais tu comprends pas. Je te signale que ton Edouard Philippe, alors qu'il est fils de deux profs de français a beaucoup de mal à remplir les formulaires de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, pourtant rédigés en français, et à estimer ou faire estimer son patrimoine immobilier. La valeur de son appartement à Paris? Il n'en a « aucune idée ». La valeur d'un bien en Indre-et-Loire? « Aucune idée. » Des parts dans une résidence de Seine-Maritime? « Aucune idée » non plus. La HATVP a beau le relancer, rien à faire et rien à foutre. Normal, il a fait Sciences Po. D'ailleurs, comme tout politicard qui se respecte, il a voté contre trois de mes lois les plus pops sur la transparence et la moralisation de la vie publique, sur la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière, et sur le non-cumul des mandats. Il a voté contre ou ne s'est pas donné la peine de se déplacer concernant les lois économiques que nous avons présenté tous les deux, comme le CICE ou le pacte de responsabilité. Il s'est abstenu sur les lois relatives à l'égalité hommes-femmes et le mariage pour tous. Waouh, le renouvellement via Edouard Philippe laissera les Français bouche bée.
- EM : Rien de ce que tu cites ne constitue une infractions il me semble! Il a suivi la majorité de ses collègues LR. Et puis, il pense à 90% la même chose que moi et il a regardé The Godfather une cinquantaine de fois. Il fait des selfies et mange des sushis. Non mais, que demande le peuple de plus?
- FH : De l'intégrité, de la consistance, de la constance et de la transparence figure-toi, en ce qui concerne le Premier ministre comme des candidats d'En Marche qui se présenteront devant les Français aux prochaines élections législatives. Tiens, en lisant Libé au début de l'année, avant que le sort ne s'acharne sur Fillon, une fois que le destin de Juppé était scellé, voici ce que l'intéressé disait de toi, précisant que tu serais Brutus pour certains, banquier technocrate et tribun adepte d'un populisme désinvolte : « Macron, n'assume rien, mais promet tout, avec la fougue d'un conquérant juvénile et le cynisme d'un vieux routier ». Et ce n'est pas tout, quelques semaines plus tard, il est revenu à la charge pour bien se moquer de toi, qualifié dans sa chronique de Saint-patron-des-banquiers. Selon lui, Macron fais des miracles, comme Jésus, « tout ça, tout seul, sans réel programme, ni réel équipe, il suffit de croire en lui, d'avoir la foi ». Il s'est rattrapé au fur et à mesure que tes chances de gagner grimpaient, mais avoue que ce n'est pas très flatteur. A l'époque, Edouard Philippe se voyait déjà à Matignon, mais avec François Fillon à l'Elysée. Il est l'un des 150 députés les moins actifs de l'Assemblée nationale! Peinard. Paris pour lui est un havre de paix. Alors, si c'est cela faire de la politique autrement pour vous deux, question arrangement, combine, arrivisme et volte-face, on en a connu de bien plus subtiles et de bien moins ridicules. 
- EM : Bravo pour ton réquisitoire! Je te ferai parvenir une compile de ce que les éléphants du PS pensaient de toi, notamment Fabius, avant que tu ne le nommes ministre des Affaires étrangères. 
- FH : Mais ne sois pas si pressé de jouir de ton érection, enfin élection, réfléchis un peu, reviens sur ta décision. Tu oublies qu'Edouard Philippe c'est aussi Areva pendant trois ans. Il n'y a pas que toi qui est en marche apparemment, il y a aussi la filière nucléaire. Comme la plupart des députés du parti Les Républicains, il a voté contre une loi phare de mon quinquennat sur la transition énergétique, présentée par mon ex, he he he, Ségolène Royal, qui prévoit entre autres, de réduire la consommation énergétique de la France de 50% en 2050, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030, de porter la part des énergies renouvelables à 30% en 2030 (en diminuant la part des énergies fossiles du même ordre et en veillant à ce que la part du nucléaire ne dépasse pas les 50% à l'horizon de 2025) et de faire en sorte qu'en 2050 l'ensemble des bâtiments sur le territoire français soit mis aux normes "basse consommation". Il est d'ailleurs favorable à la création d'une commission d'enquête relative à l'exploitation du gaz de schiste en France, qui représente un risque désastreux et irréversible pour l'environnement. Non mais qu'est-ce que tu veux que je te dise, Edouard Philippe est aussi écolo que François Hollande est gigolo, rigolo et prolo, les trois à la fois. T'as pigé ou je développe?
- EM : Oui bon, allez, accouche.
- FH : Donc je pensais sérieusement qu'on pourrait adapter le jeu des chaises musicales à la politique et jouer au duo Poutine-Medvedev. C'est le sujet de mon appel, bordel, tu ne lis pas entre les lignes et les coups de fil. On se passe et repasse les présidences de la République et du Conseil.
- EM : Sauf que dans un jeu à deux, il n'y a qu'une chaise et j'ai le regret de t'informer que mon postérieur est actuellement dessus. Quant à la musique, elle ne reprendra que dans cinq ans. Allez, à bientôt, au 14 juillet peut-être. C'est pas par plaisir, je suis obligé, c'est le protocole.
- FH : Hey attend, avant que je n'oublie, le code Wifi de la box de l'Elysée c'est « moi-président-de-la-république », tout en minuscules comme mon mandat. Sinon au cas où, on ne sait jamais, je t'ai laissé le code nucléaire sur le frigo. Pour brouiller les pistes, je l'ai mis sous le nom « Frigide Barjot ». Tu vois c'est qui? La Manif Pour Tous, c'est elle. Personne ne pensera à noter ce faux numéro de téléphone, elle est vraiment barge. He he he, c'est malin, non?
- EM : « Monsieur petites blagues » comme disait encore le grand Fabius.
- FH : A défaut d'apprécier ma politique, dommage que les Français n'ont pas eu le temps d'apprécier mon humour. Il me fallait cinq ans de plus, c'était clair. Un jour on va me regretter!
- EM : Si tu le dis. Allez, je t'enverrai une carte postale et des bons baisers de Berlin cet après-m. Au passage, Angela Merkel briguera un quatrième mandat lors des élections fédérales en septembre. Et c'est bien parti pour elle d'après les résultats des élections locales hier en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
- FH : Vas-y enfonce bien le couteau dans la plaie et presse trois citrons dessus puisque t'y es! N'en déplaise à certains, toi en tête, Sarko et ses friends en queue, et en passant par l'autre coco-grincheux qui va faire du parachutisme à Marseille, « je laisse un pays dans un état bien meilleur que celui que j'ai trouvé ». Je te souhaite de faire autant. Merkel brigue un quatrième mandat, c'est le moment de me le rappeler! Non mais, Valls a raison, t'es méchant et t'es surement pas mon fils. Ni droite ni gauche, t'es vraiment un bâtard!
- EM : Et dire que Laurent Fabius a vu juste, en 2003 déjà! « A-t-on jamais caché un éléphant derrière une "fraise des bois"? » A moins que tu ne préfères tes autres surnoms. Guimauve le Conquérant d'un lieutenant de Fabius, Flanby de Montebourg, ou Capitaine de pédalo de Mélenchon, le Lider maximo de la Revolucion francesa comme dit mon ami Baalbaki ?
- FH : Toot, toot, toot, toot, toot.
- EM : Mince, il m'a raccroché au nez. Je n'ai pas eu le temps de lui dire que je voulais lui offrir pour ses 63 ans le 12 août un fidget spinner, ce « tournoyeur pour gigoteur » qui fait fureur en ce moment. Ça lui éviterait de se tourner les pouces à 1 000 €/j, enfin à 500 €/j, puisqu'il n'irait pas papoter avec Fabius au Palais Royal après mes piqures de rappel. Il fera quelque chose d'utile de son temps et de son argent. A moins que je ne le garde pour fêter mes 40 ans le 21 décembre. Il pourrait m'être plus utile, pour m'éviter la même chose ou pour me déstresser face à l'ampleur du travail auquel je m'attelle. Sacré François !

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A lire aussi dans la série « Allô ! »
Coup de fil satirique entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine (Art.432) Bakhos Baalbaki

vendredi 5 mai 2017

Série « Allô ! » Coup de fil satirique entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine (Art.432)


- MLP : Allo, mon Poutou?
- VP : Comment ça Poutou? T'es bourrée ou quoi? Ici, c'est Vlad ou Pouti pour les intimes, grand tsar néocon de la Russie pour les anonymes.
- MLP : Ça va l'ex-coco, on se calme. Pas la peine de monter sur tes grands chevaux et te mettre torse nu au moindre claquement de doigts!
- VP : Ne me pompe pas l'air, abrège, qu'est-ce qu'il y a encore?
- MLP : Quand je suis venue te voir en mars, tu m'as promis de m'aider!
- VP : Oui sauf que je ne peux pas faire de miracle. Tu as été affligeante mercredi. On aurait dit que tu étais en meeting à Triffouilly-les-Oies devant 36 canards!
- MLP : Ne me le rappelle pas s'il te plait. La gourde que j'étais. J'aurai dû prendre un bêta-bloquant au lieu de la poudre de perlimpinpin. Je riais comme une hystérique. Mon cœur battait la cheminade.
- VP : La chamade, pas la Cheminade! On dirait que tu es toujours obsédée par tes adversaires. On l'avait bien compris avec Macron, mais faut arrêtez un moment.
- MLP : C'est surtout ce Fillon de « merde » qui a appelé à voter contre moi à cause « de la violence et de l'intolérance du FN ». Ahhhh, on est mal, on est mal, on est mal, comme dirait l'autre gauchiste de Timsit qui s'est demandé un jour « qu’a fait la France contre les radicalisés Sarkozy, Wauquiez et Ciotti, qui sont pourtant des enfants de la République ».
- VP : Ha ha ha ha ha ha ha ha, génial ce Patrick (Rire)
- MLP : C'est très drôle sauf qu'il n'en pense pas moins à mon égard. Non mais, ils sont où tes hackers bordel?
- VP : Au sous-sol et au travail pardi! Tu ne crois quand même pas qu'il suffit d'appuyer sur le bouton Enter du clavier, pour récupérer et balancer à Wikileaks 9 gigaoctets de données et créer de toute pièce le scandale MacronLeaks à 48 heures de l'élection? Ça se prépare tout ça ma cocotte.
- MLP : Admirable sauf que j'ai eu le communiqué de Monsieur-qui-sait-tout hier dans la nuit. Il reprend la main. Le scandale ne se propage pas. En plus, je te signale qu'on n'a plus beaucoup de temps pour l'exploiter et on est en pleine période de réserve qui interdit la propagande. Tiens, écoute bien ce qu'ils disent : « Le mouvement En marche a été victime d’une action de piratage massive et coordonnée donnant lieu ce soir à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations internes de nature diverse (mails, documents comptables, contrats…)... Ceux qui font circuler ces documents ajoutent à des documents authentiques nombre de faux documents afin de semer le doute et la désinformation... Intervenant dans la dernière heure de la campagne officielle, cette opération relève manifestement de la déstabilisation démocratique, comme cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle. » Non mais, c'est foutu je te dis. On est discrédités. On est mal, on est mal, on est mal.
- VP : Il y a toujours l'histoire du « compte offshore ».
- MLP : Je sais, j'en ai parlé lors du débat, j'ai précisé même que c'était peut-être au Bahamas (Marine affiche un grand sourire d'auto-satisfaction et de fierté)
- VP : Non mais quelle gourde, comme tu l'as dit! Justement, il ne fallait pas que ça vienne de toi. Hein, t'as pas pensé à ça? Du coup, la mayonnaise est tombée et il t'a collé un procès. C'est à ta base de se magner le cul et les neurones un peu. « L'oreillette de Macron »! Non mais, vous n'avez rien trouvé de plus niais? Coucou l'avocat, « que se passe-t-il dans l'oreille de Macron »? Il ne se passe rien espèce de Collard, c'est son oreille, la Marine a coulé, point barre. Et ton chouchou de Philippot, vice-président du parti, smallah 3léh comme ils disent au Liban, à propos de MacronLeaks, il se défoule encore une fois sur les journalistes et il ajoute « Effrayant ce naufrage démocratique ». Ah oui, il ira loin avec ses tweets vaseux. 
Et le petit nerveux, qui ne pense qu'à bouffer, ton directeur de campagne, David Rachline, yéredd el 3ein 3anno comme disent les Libanais, avec son appel à dissoudre En Marche après la diffusion grotesque d'un faux SMS attribué au mouvement, qui soi-disant appelle ses militants à se rendre devant la cathédrale de Reims pour
te « siffler, huer, bousculer, tuer, détruire ton image, te rendre diabolique ». Diabolique mais tu l'es déjà! Non mais, le Captagon c'est un comprimé par jour, pas dix mon zozo? Et puis quoi encore, si vous vous défoulez sur Fillon à double dose, matin, midi et soir, dis-moi, comment veux-tu que ses partisans votent pour toi?
- MLP : Ah ouais, tu m'aides beaucoup là! Je préfère aller discuter philosophie avec Brigitte Bardot en faisant de la brasse dans les eaux glaciales de Vladivostok. T'es comme mon père, toujours négatif. « Marine a manqué de hauteur ». L'amnésique oublie que j'ai fait mieux que lui en 2002. Et puis, cette histoire de livraison à Saint-Cloud, 8 500 € de bouteilles de vins et de champagne. Il se la coule douce le vieux dans son château depuis que je suis partie. Des Saint-Emilion et des Dom Pérignon, au frais des contribuables européens, ça va certainement me rendre crédible sur la sortie de la France de l'Union européenne? Non mais, on est mal, on est mal, on est mal.
- VP : Arrête de dire des bêtises!
- MLP : Ah non, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi! Il me l'a sorti à tout bout de champ le Macreux. Il m'a humilié devant 16 millions de téléspectateurs, comme si j'étais une gamine.
- VP : Il n'avait peut-être pas complètement tort. En tout cas, tu as tout fait pour revenir à la même case de départ que ton père. Tu restes aussi infréquentable que lui. Et avec ta nièce, je te le dis moi, ça ne va pas s'arranger!
- MLP : Venant de toi, je suis écroulée de rire! Des fréquentations, parlons un peu des tiennes. Waouh, Assad & Co. Vous faites quoi quand vous vous retrouvez? Regarder des films gores ou de l'acupuncture hard?
- VP : Stop, accouche et vite.
- MLP : Qu'est-ce que tu comptes faire avant dimanche pour m'aider? Je te signale que ton ami « haut en couleur » comme tu l'appelles, non seulement n'a pas voulu me recevoir dans sa tour de merde à quelques jours de son investiture, mais tout ce qu'il a trouvé à dire sur le 1er tour c'est « très intéressante élection en cours en France ». Il a même honte de prononcer mon nom.
- VP : He he he, c'est du Trump tout craché. Peut-être qu'il a écouté beaucoup de blagues sur les blondes! De toute façon, les hackers qui roulent pour lui sont dans le coup de #MacronLeaks et du #CompteOffshore. Alors, calme toi.
- MLP : Comment tu veux que je me calme ? Et voilà que le Black la ramène. Avec son accent ricain, « I also want you to known, that I am supporting Emmanewell Macronne. An March. Viv la Franss ». Ah, il m'énerve lui aussi. Mais de quoi il se mêle celui-là? Ecoute, je pensais que ...
- VP : Tu ne penses quand même pas que je vais faire cette mascarade pour toi? Hет, нет и нет.
- MLP : Ah, si! Obama l'a fait pour Macronne.
- VP : Ah, non! Même pour Fillonne et Mélenchonne, je ne l'aurais pas fait.
- MLP : S'il-te-plait!
- VP : Si tu me fais un « Happy birthday mister President » à la Marilyn Monroe pour mes 65 ans.
- MLP : Dans tes rêves!
- VP : Alors tu ferais mieux de commencer ta campagne de 2022.
- MLP : T'es méchant.
- VP : Et encore, à condition que tu ne sois pas inéligible d'ici là.
- MLP : Putain, ils ont raison, tu es vraiment une espèce à sang froid. En Syrie comme en Sibérie.
- VP : Je te rappelle que la procédure de levée de ton immunité parlementaire européenne débutera le 28 mai. Et tu es soupçonnée en France « d'escroquerie en bande organisée ». Sans parler du fait que tu as raté une occasion en or de te dédiaboliser, d'être respectée et respectable. C'est grillé pour toi. L'avenir du FN c'est Marion Maréchal-Le Pen. Pour moi, tu es une tocarde maintenant. Les courses présidentielles, c'est fini pour toi. 
- MLP : Va te faire foutre Vlad!
- VP : Et avant que je n'oublie, comme disait Bakhos, pense à quelques contrats de pubs de dentifrice pour rembourser les 9 millions d'euros que tu nous dois.
- MLP : Vous êtes tous les deux des enfoirés de première! Quand je pense...
- VP : Bon, c'est pas je m'ennuie, mais faut que j'y aille. Je dois préparer un câble diplomatique pour féliciter Macronne, comme dirait Barack. Entre nous, il me manque BO. Il était classe par rapport au bouffon imprévisible qui squatte la Maison Blanche actuellement. Tiens, il paraît que la MOAB, Mother-Of-All-Bombs a raté sa cible en Afghanistan. Et les 59 Tomahawks de Syrie n'ont pas pu détruire la base aérienne de Bachar complètement. He he he, j'adore. Hey, tu veux toujours la recette du bœuf Stroganoff et de la vatrouchka? Je te donnerai en bonus, celle du succès aussi. 
- MLP : Toot, toot, toot, toot, toot, toot, toot.
- VP : Elle m'a raccroché au nez. Ça alors! Elle a du caractère la fille Le Pen, tout feu tout flamme, mais elle manque beaucoup d'humour. Cool & zen, il y a quand même une vie après la mort, enfin après l'élection.

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PS, sans arrière-pensée. La démocratie offre à tout un chacun de voter en son âme et conscience, comme à ses risques et périlsBon weekend, bon vote et que le meilleur d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen gagne. A votre santé et vive la France.

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