jeudi 20 juin 2013

See you later, Alligator ! La fête de la musique à Beyrouth (Art.157)


Il fallait y penser d’accord, mais qui aurait cru que cet événement Made in France, deviendrait en quelques années un phénomène planétaire ? Personne. Certainement pas Jack ! Pas jack la prise, mais Jack Lang, le réalisateur de l’événement, ce jeune homme qui a dormi à la belle étoile de Rachana d’avant la guerre, passage attesté par les habitants de ce village de Batroun, la capitale d’Orient de la sculpture contemporaine, la ville des frères Basbous, la pause qui s’impose, sur la route de Sainte Rafqa.

Pourtant, la graine est américaine. Son nom est « Joel Cohen ». L’artiste l’a semé en 1976, lorsqu’il était musicien-producteur à Radio France. Il a fallu six ans à la germination, pour donner la Fête de la musique que nous connaissons actuellement. L’idée est simple : accueillir l’arrivée de la belle saison dans la joie, la bonne humeur et la musique. C’est une version moderne de ce que l’on faisait dans l’antiquité, à Byblos, à Alexandrie et à Athènes, officiellement svp, pour célébrer en grande pompe, la renaissance de la nature, lors de la fête de Tammouz, le bel Adonis de Phénicie dont Aphrodite été drôlement éprise. Toujours est-il, le 21 juin, professionnels et amateurs sont à pied d’égalité, et exceptionnellement, ce jour-là, même les DJ -qui sont aux musiciens, ce que les pharmaciens sont aux médecins !- peuvent prétendre à un label. Ma 7adan yéz3al ya chabeb, maz7a 3al méché.

Eh oui, dans cette nuit du mois de juin, toutes les musiques se valent, et même le rap a droit de cité. Quoi, y a un blème ? Non, non, aucun problème ! OK, je rewinde : et surtout le rap, a droit de cité ! On chante dans toutes les langues officiellement reconnues à Babel. On peut se produire où bon nous semble, loin des miroirs du dressing et de la salle de bain. Les concerts sont gratos, les descendants phéniciens chômeront pour quelques heures. La devise « liberté, égalité et fraternité », se porte bien et s’exporte mieux.

Le succès de la fête de la musique a été immédiat dès les premières années. Il est allé d’une manière exponentielle par la suite. Aujourd’hui, on retrouve cette fête officieuse non fériée, dans plus d’une centaine de pays. Au moins 400 villes dans le monde chantent et dansent au solstice d’été, hémisphère sud compris, et pourtant ! Seul bémol, cette fête n’a lieu que sept mois après l’arrivée du Beaujolais nouveau dans la vie festive des francophones et loin des Terres de la Beerex, the Beer Exhibitions, les festivals de la bière qui jalonnent la vie festive des anglophones ! Bassita, mortels que nous sommes, nous survivrons.

Cette année aura lieu la 13e édition de l’événement à Beyrouth. A partir de 19h et jusqu’à l’aube vous pourrez écouter une sélection d’artistes et de groupes répartis sur une dizaine de scènes musicales dans la capitale : le jardin Samir Kassir (pop-folk-rock-blues-indie), la place des Martyrs, l’escalier Saint Nicolas, les thermes romains (scène francophone), les souks de Beyrouth (variétés), Zaitunay Bay (orientale et touristique) et plusieurs églises du centre-ville (classique), ainsi que le Front de mer (électro). Il y en a pour tous les goûts (pop, rock, folk, blues, indie, électro, variété, classique, oriental, musiques du monde). Le programme complet se trouve sur le site de l’Institut français. Voici ma propre sélection. Hasard des choix, la parité est respectée ! A vous de créer la vôtre. Enjoy.


20h00-20h40, Thermes romains : LARA EIDI (acoustic, folk, ethnic, indie)
Lara Eidi is a singer-songwriter of Canadian, Greek and Lebanese descent. Lara’s music developed into an original synthesis of sounds based on a variety of influences (folk, jazz, indie-pop) produced from just voice, a piano, an acoustic guitar and a cello. Lara will also be playing with her band at this year Edinburgh Fringe Festival In Edinburgh, Scotland.

20h40-21h10, jardin Samir Kassir : POSTCARDS (indie, folk)
Postcards is a new band that performs in various pubs in Mar Mikhael, Dbayeh, Monot, Hamra since November. They’re actually working on recording their first EP this summer, and their first single will be released end of May.

22h00-22h40, jardin Samir Kassir :  OAK (pop, folk)
Allen a songwriter-guitarist-singer better known as Oak - is home again in Beirut, the place of his roots. Sonic-monk, travelling troubadour, Oak has been performing solo and with other musicians since the 90’s in Beirut, Paris, Sydney and Wellington, New Zealand. His music - with soaring vocals, and chilled-out acoustic and raw electric guitars is in the vein of British Pop-Rock – with a folky breeze blowing through. With lyrics, in turn playful and edgy, Oak explores truth, longing, identity, war, love and beauty. His album ‘On the Borderline (Between the Heart and the Mind)’ was released in Sydney.

23h05-23h45, place des Martyrs : JAY WUD (métal, hard rock)
Jay Wud is a Lebanese rock artist. Wud has supported Robert Plant from Led Zeppelin in Tunis 2006, Aerosmith in Abu Dhabi 2009 with local bands The Kordz and Paulak and lately Guns’N’Roses in Dubai. Jay Wud released his first album New Blood in 2010 and his second album False Utopia in November 2012.

00h10-00h40, jardin Samir Kassir : THE BANANA COGNACS (funk)
The Banana Cognacs style is quite diverse in terms of contrasting music backgrounds, but the main elements are funk and blues with some emceeing that takes it to a hip hop pitch. The list of venues under the Banana Cognacs belt range from Dany’s pub in Hamra street to EM Chill and the Junkyard Pop-Up Restaurant, both in Mar Mikhael, and the Beirut Music and Art Festival. With a 14-song repertoire of originals, the Banana Cognacs are actively seeking to expand both in experience and reach. They released their debut EP in the summer of 2012. Hear tracks from the EP on their Soundcloud page.

1h jusqu'à l'aube, Front de mer : MQUBE, MAD, COTTONMOUTH, DAVID MAOUAD, VANCLOD JANDAM, RONIN & NESTA, RAMZY SHAAR, ALTERRA (électro)
Une fois le programme musical des scènes en plein air achevé, le public noctambule s’y retrouvera avec le meilleur de la scène électronique libanaise et française.


Hei hiyé kel el2ossa. Tékhrab to3mar, mich méchklé. El mouhim, énno tkoun wél3ané ! Avant que je n'oublie, que Dieu garde Yann Barthès. Longue vie et prospérité à Canal+. A propos, un conseil, vous pouvez visionner la trilogie du Petit Journal consacrée au pays du Cèdre, avant de vous rendre à la fête de la musique, une façon de se rappeler que le Liban est un sacré pays ! La preuve en 3 parties : épidode 1, épisode 2, épisode 3 ! Encore un dernier truc. Merci à tous les artistes libanais de nous faire oublier avec quelques accords tous les ennuis de notre pays, et de nous donner l'illusion, ce jour-là, mais aussi tout le reste de l’année, que nous vivons dans un pays NORMAL! J'ai bien dit « l'illusion », ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Okay, ba3ed badkoun chi ménné ? Yalla bye. See you later, Alligator.